La génération du millénaire est en train de devenir un moteur de l'économie circulaire dans le secteur des équipements informatiques d'occasion. Jusque-là, les départements IT acceptaient d'acheter un matériel d'occasion uniquement s'ils ne pouvaient plus trouver auprès du vendeur des pièces détachées pour leur vieux matériel. Et l'idée d'acheter un serveur qui avait déjà servi pendant un ou deux ans n'était pas très populaire. Les entreprises achetaient généralement du matériel neuf. Mais ces habitudes sont en train de changer. Selon IDC, les départements IT de toutes tailles achètent de plus en plus de matériel d'occasion, que ce soit du matériel d'un constructeur connu ou des boîtes blanches en provenance de Chine. Le cabinet d'études estime le taux de croissance annuel composé (TCAC) à 5 % et il prévoit que, d'ici 2024, les ventes de matériel informatique usagé devraient atteindre les 36 milliards de dollars. Les transactions se font par l'intermédiaire des principaux OEM, mais aussi de revendeurs comme ITRenew, qui rachète des serveurs à des hyperscalers, les rafraîchit, certifie leur fonctionnement et les revend.
Susan Middleton, directrice de la recherche sur la flexibilité des stratégies de consommation et de financement pour l'informatique chez IDC, affirme que le concept de recyclage - aussi bien une entreprise qui vend ses vieux équipements en vue d'une réutilisation ou celle qui achète des équipements usagés - s'accorde bien avec les objectifs de durabilité des entreprises. « Ce concept se développe, et témoigne d'une forte sensibilisation à la problématique du changement climatique », a-t-elle déclaré. « Cette prise de conscience a un impact de plus en plus réel sur les mentalités. Mieux acheter quelque chose et le réutiliser que l'acheter et le jeter ». Avant le début de la pandémie et le ralentissement économique, IDC avait constaté, dans les entreprises, un regain d'intérêt pour le marché de l'occasion, y compris pour respecter les engagements en matière de durabilité et autres initiatives. L'intérêt pour le recyclage du matériel IT a augmenté parallèlement pour contribuer à atteindre les objectifs promis.
Des politiques de recyclages chez les fournisseurs
De plus, parce que la génération du millénaire prend le relais dans les entreprises, les promesses de durabilité sont devenues plus importantes. Les milléniaux poussent leurs employeurs à adopter des politiques plus axées sur la durabilité tout au long du processus, depuis la sélection des fournisseurs et des partenaires. IDC estime que pour réussir, il faudra parvenir à un consensus avec toutes les parties prenantes internes, les fournisseurs et les partenaires externes, et fixer des objectifs financiers pour encourager l'adoption de ces politiques. Concernant les fournisseurs, presque tous les grands fournisseurs d'IT ont mis en place une filière de recyclage et de remise à neuf, soit en interne, soit par l'intermédiaire d'un partenaire. « Mais, la vente de matériel d'occasion restait difficile, car les clients voulaient aussi une garantie et un support », a expliqué Mme Middleton.
Aujourd'hui, IDC constate, d'une part, que les entreprises achètent du matériel d'occasion pour augmenter leur capacité plutôt qu'en replacement d'un ancien matériel, et que les vendeurs offrent des garanties avec ces matériels. « Les entreprises peuvent ainsi augmenter leurs capacités sans avoir à renouveler tout leur matériel, ce qui veut dire qu'elles font des économies. Les fournisseurs proposent des équipements remis à neuf avec une garantie complète, ce qui leur permet de conserver une relation avec le client », a encore expliqué Mme Middleton. Même si vous n'achetez pas de matériel d'occasion, on estime aujourd'hui qu'il est préférable de vendre son ancien matériel plutôt que de le mettre au rebut. « Une entreprise qui n'a pas de stratégie pour les biens en fin de vie, peut perdre de l'argent. Le recyclage et l'échange de matériel lui permet un retour sur investissement qu'elle peut réinvestir dans un nouveau matériel », a ajouté Susan Middleton. « Pendant des années, les entreprises se plaignaient d'avoir de vieux actifs dont elles ne savaient pas quoi faire. Aujourd'hui, elles peuvent les vendre et les valoriser pour investir dans leur prochaine infrastructure ».
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