Cartographier en quelques minutes une zone auparavant modélisée en une demi-journée. C'est l'un des bénéfices de l'application « Connected Concession », développée par le groupe Eramet et Capgemini Invent dans le but d'accélérer la réhabilitation des sites miniers. Cet outil associe des images capturées par drones à des technologies d'intelligence artificielle, afin d'identifier les zones concernées et de proposer les stratégies de réhabilitation les mieux adaptées.
La solution est déployée dans une concession à ciel ouvert exploitée par GCO (Grande Côte Opérations), filiale sénégalaise d'Eramet, qui produit des sables minéralisés. Sur ce site d'environ 400 km2, une drague et une usine de séparation itinérantes se déplacent en extrayant différents minéraux utiles du sable, ensuite envoyés vers une usine de concentration implantée dans le même bassin. Grâce aux drones, les employés chargés d'inventorier la végétation et les autres ressources des zones d'exploitation prévues peuvent cartographier chacun jusqu'à 930 hectares par personne, alors qu'auparavant ils en arpentaient seulement 80 dans le même temps. Les images 3D sont transmises en quasi-temps réel à la plateforme « Connected Vision ». Celle-ci combine computer vision (vision assistée par ordinateur) et de deep learning pour analyser ces dernières, afin de recenser la végétation initialement présente et de déterminer après la phase d'exploitation si les terrains peuvent accueillir des cultures vivrières ou s'ils doivent être revégétalisés à l'identique. En sortie, ces informations sont affichées dans le système d'information géographique de CGO.
Un projet développé en un an
La plateforme résulte d'une feuille de route autour de la mine connectée, élaborée par le groupe minier et Capgemini Invent en 2020. Cette initiative vise à la fois à optimiser l'exploitation minière et à réduire au maximum son impact sur l'environnement. C'est dans ce cadre que l'application « Connected Vision » a été développée, en l'espace d'un an seulement. Le projet a été confié à une équipe multidisciplinaire d'une vingtaine de personnes, incluant data scientists, développeurs, architectes cloud, experts SIG et designers spécialisés en expérience utilisateur.
La feuille de route prévoit d'optimiser bien d'autres aspects, dont le parcours de l'usine mobile, la gestion de l'eau, le mécanisme d'extraction et la consommation d'énergie. Des évolutions de l'application sont d'ailleurs en cours d'étude pour le suivi des ressources en eau et l'identification de trajets alternatifs pour la mine itinérante, qui parcourt entre 7 et 13 km par an. Une mise à disposition de la technologie aux acteurs locaux est également envisagée, dans une démarche d'open data. « Il s'agit d'une transformation à la fois humaine, opérationnelle et technologique. Notre objectif est de minimiser notre impact ou qu'il devienne positif », commente Ludovic Donati, directeur de la transformation et de la performance numérique chez Eramet, dans un communiqué publié par Capgemini.
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