« FR-Alert est le nouveau dispositif d'alerte et d'information des populations. Déployé sur le territoire national fin juin 2022, FR-Alert permet de prévenir en temps réel toute personne détentrice d’un téléphone portable de sa présence dans une zone de danger afin de l’informer des comportements à adopter pour se protéger », explique le ministère de l’Intérieur sur son site. En conséquence, depuis le 3 juin, les opérateurs envoient une mise à jour vers les téléphones de leurs abonnés afin d'y activer des réglages spécifiques.
Les opérateurs envoient une notification de mise à jour des réglages pour recevoir les alertes relevant du dispositif FR-Alert. (Crédit : DR)
Le système combine la technologie de diffusion cellulaire Cell Broadcast et les SMS géolocalisés. La première consiste en la diffusion d’une notification qui s’affiche sur l’écran du téléphone en quelques secondes, et qui peut être accompagnée d’un son intrusif. De son côté, la technologie des SMS géolocalisés consiste en la diffusion de SMS dans une zone géographique donnée. Le message est diffusé via les antennes relais identifiées dans le secteur à alerter par le Centre SMS. Cell Broadcast fonctionne sur la 4G (puis à l’avenir sur la 5G). Du fait de son caractère immédiat, elle offre les moyens nécessaires pour alerter la population en quelques secondes, ce qui est particulièrement pertinent, notamment en cas de crise à cinétique rapide nécessitant une mise en sécurité immédiate. Les SMS géolocalisés, quant à eux, fonctionnent sur la 2G, 3G, 4G.
Prévenir du danger jusqu’à ce qu’il soit écarté
A l'avenir, ce système d’alerte des populations devra donc envoyer des notifications sur les téléphones portables des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger. Il complète les dispositifs d’alerte des populations existants – 2 000 sirènes raccordées à un logiciel de déclenchement à distance, l’activation des médias TV et radio pour diffusion des messages d’alerte et d’information sur leurs antennes ainsi que la mobilisation des comptes institutionnels sur les réseaux sociaux… – en alertant sur plusieurs points. Tout d’abord, la nature du risque (un feu, une inondation, un accident industriel…) ; l’autorité qui diffuse l’alerte ; la localisation du danger (établissement, quartier, commune, agglomération, département...) ; l’attitude à adopter (rester chez soi, évacuer la zone…) ; le cas échéant un lien pour obtenir des informations supplémentaires sur un site internet officiel.
Outre la notification d’alerte, des informations complémentaires relatives à l’évolution de la situation seront diffusées par le même canal dans la même zone géographique : précisions sur la nature du danger, la zone géographique concernée, sur les comportements à adopter… La fin de l’alerte fera également l’objet de l’envoi d’une notification. Dans le cadre d’exercices de sécurité civile ou de sécurité publique, des tests d’envoi d’alerte sont en cours. Ils constituent l’une des dernières étapes de test avant le déploiement national du dispositif FR-Alert fin juin. La réception de cette notification n’appelle aucune action de la part de la population, ni aucun comportement de mise en sécurité à respecter.
« Aucun accès aux données de localisation »
FR-Alert est conçu pour alerter toute personne présente dans la zone d’alerte, grâce aux réseaux de télécommunications et ne nécessite aucune inscription au préalable quelque part, ni d'installer une application. Le téléphone peut afficher l’alerte même s’il est verrouillé. Cependant, si l'appareil est éteint ou en mode avion, l’utilisateur ne pourra pas recevoir l’alerte.
Quid de l’accès aux données de localisation ? « L’État et son système d’alerte à la population FR-Alert n’ont pas accès à la géolocalisation des téléphones mobiles puisque cette technologie repose sur l’envoi de l’alerte via les antennes relais des opérateurs de téléphonie. Du côté des opérateurs, la réponse est légèrement plus floue : « Structurellement, un réseau mobile nécessite d'avoir accès à la localisation approximative des téléphones connectés pour pouvoir leur faire parvenir les appels, les SMS, les flux de données. L’activité d’opérateur de télécommunications est soumise à de nombreuses réglementations, dont le RGPD pour protéger et encadrer l’accès aux données personnelles et notamment celles de localisation », précise le ministère de l’Intérieur sur son site.
Quel système pour nos voisins européens ?
Ce dispositif d’alerte émane d’une obligation européenne, plus exactement l’article 110 de la directive européenne du 11 décembre 2018 qui impose à chaque État membre la mise en place d’un système d’alerte au public avant le 22 juin 2022. Il avait auparavant fait débat à plusieurs reprises et constituait une recommandation de la commission d’enquête au Sénat sur l’incendie de l’usine Lubrizol, ainsi qu’une demande des Sdis couvrant des zones à risque naturel.
Concernant le reste de l’Union européenne, la plupart des États membres ont choisi l’une des deux solutions technologiques de diffusion de l’alerte par la téléphonie mobile mentionnées ci-dessus (diffusion cellulaire et SMS géolocalisés). À ce stade, la majorité des États membres a choisi la diffusion cellulaire (Espagne, Italie, Danemark, Grèce…) ou les SMS géolocalisés (Irlande, Pologne, Suède…), ou encore des applications mobiles (Allemagne, Finlande..).
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