Près de deux ans après avoir annoncé leur prochaine suppression, le gouvernement japonais se décide enfin à se débarrasser des disquettes 3,5 pouces. « Nous avons gagné la guerre contre les disquettes », a déclaré mercredi dernier à Reuters Taro Kono, ministre japonais du Numérique, par ailleurs directeur de l'Agence numérique du Japon créée en 2021 au moment du Covid. En effet, comme l’indique l'article de Reuters, le déploiement des tests Covid et de la vaccination à l'échelle nationale avait révélé que le gouvernement dépendait trop de l'archivage papier et de technologies obsolètes. En août 2022, M. Kono a promis de supprimer les disquettes et les CD dans les échanges avec les instances gouvernementales et, en janvier de cette année, il a introduit une législation visant à promouvoir la réforme réglementaire. Jusqu'à récemment, environ 1 900 procédures réglementaires au Japon exigeaient des entreprises qu'elles soumettent des données supplémentaires sous forme de disquettes ou de CD-ROM. Au milieu du mois dernier, l'agence avait « supprimé les 1 034 réglementations régissant leur utilisation, à l'exception d'une structure environnementale liée au recyclage des véhicules », selon Reuters.
Un marché en perte de vitesse
Il était temps ! Cela fait plus de 14 ans que Sony, l'une des rares entreprises à toujours vendre des disquettes au Japon, a annoncé qu'elle mettrait fin à ses ventes de disquettes en 2011 en raison de la baisse de la demande. En 2009, Sony détenait 70 % du marché japonais de la disquette, soit environ 12 millions de disquettes au total, soit une capacité de stockage de 17 téraoctets. Mais selon Tom Persky, le fondateur de Floppydisk.com, qui se désigne comme « le dernier Mohican de l'industrie de la disquette », il existe toujours un marché pour ces supports de stockage amovibles archaïques. Cette entreprise américaine, qui vend encore des disquettes formatées et propose un service de transfert de disquettes et de disques zip ainsi que des services de recyclage, compte parmi ses clients des amateurs qui souhaitent ressusciter d’anciens jeux informatiques, des exploitants de vieux équipements et des propriétaires d'avions de ligne qui ont plus de 25 ans. « Si les passagers découvrent que telle compagnie aérienne utilise encore des disquettes, ce ne sera pas une bonne publicité pour elle », a-t-il déclaré. Mais la question n'est pas de savoir si c'est attrayant… « La question pour moi et mes clients est de savoir si cela fonctionne, si ça marche mieux et si ça coûte moins cher que n'importe quel autre support, et c’est le cas pour mes clients », a-t-il ajouté. À propos de la décision du gouvernement japonais, M. Persky a fait le commentaire suivant : « Je ne vais pas leur dire qu'ils ont tort. Je ne vais pas leur dire que la disquette est l'avenir. Ce que je vais leur dire, c'est que c’est un moyen très stable, très connu, très robuste et très pratique pour résoudre un problème. »
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