En direct de Berlin - Près d’un an après le rachat de SolidFire, NetApp a progressé dans l’intégration de la solution de stockage flash scale-out dont nous vous avons déjà parlé à plusieurs occasions. Dave Wright, le CEO et co-fondateur de la start-up originaire de Boulder dans le Colorado, est toujours aux commandes de l’activité (pour l’instant) qui s'appuie sur des châssis serveur Dell bardés de SSD avec des liens 10 Gigabit Ethernet.
Comme nous l’a expliqué Joel Reich (vice-président exécutif en charge des produits et des opérations chez NetApp) lors de l’événement Insight à Berlin (du 14 au 16 novembre) qui rassemble 3 600 participants, la stratégie de NetApp est aujourd’hui positionnée autour de trois grammes de produits flash: les baies EF pour la performance et la faible latence, les AFF avec Ontap (24 noeuds max) pour développer des services autour des données, et enfin les solutions SolidFire (100 noeuds max) pour l’évolutivité. Ces dernières, qui sont également parfaitement capées pour la performance (voir architecture), semblent toutefois représenter le futur de NetApp – depuis l’abandon des baies FlashRay - au coté d’un Ontap qui poursuit son développement, tout en devant assurer une certaine compatibilité avec les anciens produits du fournisseur. Les dirigeants l’avouent d’ailleurs à demi-mots : « SolidFire est clairement l’avenir de NetApp pour accompagner les nouveaux projets des clients dans le domaine du VDI, du DevOps et des projets en mode 2», comme nous l'a indiqué Marc Montiel, vice-président en charge de l'Europe du Sud. En un an et en comptant les baies SolidFire, NetApp a ainsi vendu plus de 415 Po de flash pour un chiffre d’affaires de 775 millions de dollars, ce qui place le fournisseur en seconde position derrière EMC et devant HPE, Pure Storage et IBM selon Joel Reich.
Le cloud hybride au coeur de tous les projets ?
L’autre chantier de la société est bien sûr le cloud et plus précisément le cloud hybride avec Data Fabric pour proposer aux clients un lien vers le stockage primaire (StorageGrid, SolidFire, AFF, mais également non NetApp). Celui-ci est nativement connecté aux principales plateformes du marché, à savoir AWS, Azure et IBM Softlayer, mais aussi des partenaires OpenStack, sans oublier Cloud Ontap et FlexPod. Ce dernier, qui représente toujours une architecture clef dans la stratégie cloud de NetApp au coté de Data Fabric, accueille également les noeuds SolidFire, en attendant une réelle intégration au coté des serveurs UCS et switchs Nexus de Cisco pour lutter contre les plateformes hyperconvergentes comme Nutanix ou Simplivity. Annoncé, il y a trois ans le projet Data Fabric commence enfin à prendre corps afin d’aider les clients à mettre en place ce que Joel Reich appelle une IT as a Service avec des ressources locales et des données dans le cloud. Le programme Data Fabric réunit un ensemble de partenaires dans un programme pilote. Ceux-ci doivent répondre à une centaine de critères, selon Peter Wust, responsable solutions et innovation chez NetApp EMEA.
Peter Wust, responsable solutions et innovation chez NetApp EMEA, a animé avec talent et humour les sessions réservées aux journalistes à l'Insight Berlin.
« Les clients veulent aller vers une stratégie cloud hybride aussi bien dans le département IT que marketing et ventes. Des solutions aujourd’hui portées par le shadow IT dans certains métiers. Data Fabric est la réponse pour réconcilier ces départements », nous a indiqué Peter Wust qui porte une vision très claire de la stratégie maison. L’arrivée d’une solution Back-up as a Service est nécessaire pour contrer la montée en puissance de start-ups particulièrement ambitieuses comme Rubrik ou Cohesity. Le Back-up as a Service est aujourd’hui proposé à tous les clients Ontap qui peuvent intégrer Ontap to Ontap au premier niveau et vers le cloud public pour un second niveau après que les données aient été dédupliquées et chiffrées par l’appliance AltaVault. En France, un cloud provider comme Outscale peut prendre en charge cette seconde partie - une fois le travail réalisé par AltaVault – pour conserver les back-ups ou les envoyer sur Amazon S3. Presque tous les logiciels de sauvegarde du marché sont supportés par AltaVault selon Peter Wust.
Une vision désormais claire
Depuis que Georges Kurian est arrivé à la tête de NetApp en 2015, la société a clairement accéléré dans le cloud et le stockage flash tout en rassurant les clients sur la pérennité de leurs investissements. Mais avec un amortissement sur 3 à 5 ans et une accélération incroyable de certains business bousculés par des start-ups qui ont moins de 10 ans d’existence (dans l’hôtellerie, la distribution ou encore les transports collectifs), les DSI ne peuvent plus se permettre de miser sur le mauvais cheval en espérant faire le gros dos face aux mécontentements des métiers. « Si une application avait jusqu’à présent une durée de vie de 10 à 15 ans, les développements s’accélèrent avec l'arrivée des micro services et l'adoption du DevOps», souligne Peter Wust.
Trois ans après sa présentation, l'écosystème Data Fabric commence à prendre forme avec de nombreuses passerelles.
« Mais les clients ne vont pas sur un seul cloud, c’est plutôt deux ou trois aujourd’hui et ensuite, il faut suivre les budgets pour éviter les mauvaises surprises, notamment dans le domaine des objets connectés qui peuvent envoyer énormément de données », a assuré Peter Wust. « Notre stratégie avec Data Fabric est bien de casser ce modèle de silos et non de le recréer dans le cloud avec un seul fournisseur ». Et NetApp se projette au cœur de cet écosystème avec OnCommand mangement Suite pour piloter la cohérence de l’ensemble via les API disponibles et les partenariats noués avec les principaux acteurs. Si cette stratégie n’est guère originale puisque les principaux fournisseurs d’infrastructures travaillent sur cette problématique, NetApp peut compter sur sa base installée pour faire la différence avec une stack cloud agnostique (Data Fabric) qui rapproche les modèles clouds publics et privés.
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