Securinfor change de propriétaire dans la continuité. Dans le cadre d'un LBO organisé en mars dernier, le fonds Paluel-Marmont Capital a racheté 52% des actions du prestataire en infogérance crée en 1996, tandis que BPI (25%) et quatre managers historiques de la société reprenaient le reste des parts. Parmi ces derniers figure Rui Neves. L'homme a rallié Securinfor en tant que directeur général en 2016, après avoir été le directeur des opérations de l'ESN Consort NT. « Cette opération est le dernier chapitre d'une transmission d'entreprise réalisée avec l'aval de Michel Meunier, l'un des co-fondateurs de Securinfor, explique-t-il. Initialement, ce passage de témoin devait prendre 4 à 5 ans. Finalement, les conditions pour que je prenne la présidence de la société ont été réunies beaucoup plus rapidement. »
Deux dossiers de rachat à l'étude
En moins de deux ans, le dirigeant a eu le temps de mesurer le potentiel de Securinfor et d'établir un plan stratégique, déjà sur les rails, pour le faire fructifier. La suite de son déroulement implique des développements internes et des opérations de croissance externe. Sur ce dernier point, la présence de Paluel-Marmont Capital au côté de Securinfor prend tout son sens pour apporter les liquidités nécessaires. « Les rachats peuvent servir à accroître nos parts de marché ou à acquérir des compétences complémentaires à nos métiers. Deux dossiers sont d'ailleurs à l'étude », indique Rui Neves. Mettre la main sur d'autres sociétés de services IT pourrait également permettre à Securinfor d'étendre sa présence en région pour mieux cibler les ETI. Jusqu'ici, il cantonne sa présence à l'Île-de-France où sont concentrés les centres de décisions des grands comptes et des organismes publics qui constituent actuellement ses cibles principales.
Ses services d'externalisation, le prestataire IT les fournis aux entreprises autour de la gestion du poste de travail (assistance aux utilisateurs), son activité historique, et celle des infrastructures depuis l'arrivée de Rui Neves. Un des atouts de cette société 420 personnes est de disposer de 130 techniciens itinérants, en plus des équipes qu'elle place sur site. Au cours des derniers mois, elle a développé de nouvelles offres d'assistance aux utilisateurs autour des environnements multimédias. « Les clients organisent de plus en plus souvent de réunions en visioconférence ou en conférence audio qui font appel à des installations spécifiques qu'ils ne savent pas toujours gérer. Nous proposons un service de préparation des équipements en amont et, si besoin, la présence d'un technicien lors de la réunion », expose le dirigeant de Securinfor. Dans les domaines de l'infogérance d'infrastructures, la volonté du prestataire est d'entrer dans les data centers des entreprises. Jusqu'à présent, en effet, il ne réalise ses interventions de gestion technique des salles serveurs qu'à distance.
Du DAB au objets connectés, il n'y a qu'un pas
Les objets connectés sont le troisième domaine dans lequel Securinfor montre des ambitions. Il y a 10 ans, le prestataire a totalement intégré Money.com, une société de service spécialisée dans l'infogérance de DAB qu'il avait rachetée en 2004. Pour Rui Neves, « un matériel qui fournit un service à l'utilisateur et communique avec un système d'information n'est pas éloigné, dans le concept, d'un objet connecté. L'idée est donc de capitaliser sur nos quatorze années d'expérience autour des DAB dans le domaine de l'IoT. » L'explosion des bornes interactives dans les villes constitue, par exemple, un potentiel de contrats dont le prestataire veut profiter en mettant en avant ses compétences et ses capacités à faire intervenir des techniciens sur le terrain.
Force est de constater que les actions de développement entamées par Rui Neves depuis son arrivée chez Securinfor ont déjà porté leurs fruits. Entre 2015 et 2016, le chiffre d'affaires de la société avait stagné à 18 M€. En 2017, il progressait à 21,7 M€. L'an dernier, les facturations sont passées à 24,36 M€, sur la base d'une croissance purement organique. L'objectif pour 2019 est d'atteindre les 27 M€.
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