La réforme du secteur de la santé passera par le numérique. Le Président de la République a dévoilé aujourd'hui le plan santé avec à la clé un budget de 3,2 milliards d'euros, dont 500 millions seront dévolus à la transformation numérique. Emmanuel Macron a précisé sa pensée en souhaitant, « construire un système autour du patient dans un parcours de soins fluide et coordonné ». Cela « suppose le développement de nouveaux outils numériques ». Il se donne trois ans « pour se doter d'une véritable offre de santé numérique ».
Le premier étage de cette transformation digitale de la santé va débuter dès le mois de novembre avec le DMP. « Enfin », s'exclame le chef de l'Etat. Il est vrai que le dossier médical partagé est un serpent de mer. Né en 2004 en tant que dossier médical personnel, ce projet a failli être abandonné, puis a été relancé sans vraiment convaincre les professionnels de santé et les patients. Outre les problèmes techniques et informatiques, la Cour des Comptes a plusieurs fois alerté sur le dérapage financier du DMP. Certains professionnels estiment ce gâchis à près d'un demi-milliard d'euros. Les choses ont changé depuis avec la reprise en main du projet par l'assurance-maladie. Cette dernière a lancé une expérimentation dans 9 départements. Au mois de novembre, le DMP sera généralisé sur l'ensemble du territoire.
Un espace numérique personnel et une direction des services numériques du système de santé
Au-delà du DMP, le chef de l'Etat entend donner aux patients un véritable « espace numérique personnel » d'ici 2022. Ce dernier proposera, « aux usagers de trouver toutes les informations les concernant dans un seul espace : carnet de vaccination, DMP, rappels, informations de santé fiables. Ils pourront aussi prendre des rendez-vous en ligne avec des professionnels de santé », précise la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Elle souligne que « la première brique de cet espace numérique personnel sera le DMP ».
Dans la suite du plan IA dévoilé en mars dernier, Emmanuel Macron croit beaucoup dans l'intelligence artificielle dans le domaine de la santé. Il affirme que « nous avons les moyens de devenir un champion de l'intelligence artificielle en santé pour la médecine et la prévention ». En matière de diagnostic, d'automatisation de certaines tâches, d'aide à la décision, l'IA va modifier la vie des praticiens et améliorer la guérison des patients. Pour piloter ces différents projets et « la mise à jour radicale de l'architecture numérique », l'Etat en complément du travail menée par les ARS et la CNAM, va se doter prochainement d'une direction des services numériques du système de santé.
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