Selon un rapport publié cette semaine par Forrester Research et intitulé «L'état du développement d'applications dans les entreprises et les PME, » le secteur mobile et le cloud computing sont en train de changer la façon dont les développeurs travaillent. L'étude constate également que des technologies de développement comme le HTML5 occupent de plus en plus de place, même si Java et .Net continuent de dominer. Les résultats proviennent de plusieurs enquêtes menées en Amérique du Nord et en Europe auprès de 933 décideurs et près de 2 500 développeurs. « En 2010, le développement mobile a explosé et son importance va encore augmenter en 2011, » indique le rapport rédigé par l'analyste Jeffrey Hammond avec l'aide des analystes Mike Gilpin et Adam Knoll.

« Mais, le type d'applications mobiles créées par les développeurs évolue aussi constamment. » Selon le rapport, les applications de contact direct avec le client (client-facing) sont les plus développées dans le domaine mobile : 51% des décideurs en ont commandé ou ont l'intention d'en faire développer. 39% des sociétés de développement mobilisent leurs salariés sur l'intranet et 29% préparent un logiciel de collaboration mobile. 51% des personnes interrogées se disent très intéressées par les applications mobiles ou les sites web mobiles optimisés pour toucher les clients.

La plupart des développeurs d'applications mobiles ciblent des dispositifs sous iOS comme l'iPhone et iPad (respectivement 56% et 36% environ). Android de Google est envisagé par 50% des développeurs d'applications mobiles. Les analystes constatent que le choix de développer en Symbian est mentionné par 8% des répondants. Dans l'ensemble, 80% des sociétés de développement utilisent leurs propres ressources en personnel, les développeurs maison se concentrant davantage sur le développement d'applications mobile.

Le cloud, un moyen de développer plus efficace


Dans le domaine du cloud, une société de développement sur huit a déployé des applications dans le cloud, selon le rapport de Forrester. Les constructeurs high-tech, fabricants de matériel informatique et entreprises d'électronique grand public notamment, sont les plus susceptibles de déployer des applications sur le cloud (24 %), mais avec 19%, les entreprises de services ne sont pas en reste. Aujourd'hui, les développeurs intégrés à des entreprises du secteur de la santé travaillent rarement sur le cloud : ce domaine concerne moins de 5% de leur travail de développement, de test ou de déploiement d'applications. En ce qui concerne la nature des clouds choisis par les développeurs, l'Elastic Compute Cloud d'Amazon est préféré par 27% des développeurs Eclipse, Google App Engine est préféré par 18% des développeurs Eclipse et Microsoft Windows Azure est choisi par 6 développeurs Visual Studio sur 10. Parmi les plates-formes cloud, .Net et Java sont les plus largement utilisés, 48% des entreprises et 21% des PME utilisant les deux plates-formes.

L'intérêt pour des technologies « web ouvert » s'avère aussi de plus en plus important. « L'HTML5, qui attire 60% des développeurs, est certainement l'une d'entre elles : soit les développeurs l'utilisent déjà, soit ils prévoient de le faire dans les deux années à venir. Mais le web ouvert ne se limite pas au HTML5. « Il existe d'autres méthodes, notamment des frameworks web légers basés sur la pile LAMP ou d'autres frameworks comme Ruby on Rails, utilisés aujourd'hui par une société de développement sur cinq, » comme l'indique Forrester. Le rapport constate également que les développeurs aiment travailler en Open Source. « C'est simple, 3 développeurs sur 4 estiment que l'Open Source leur permet de livrer des projets plus rapidement. 7 développeurs sur 10 mentionnent également une réduction du coût des logiciels quand ils travaillent avec du code libre.

« La transparence est également un facteur important pour 63% des pro du développement, tandis que 51% la considèrent comme un moyen de lutter contre le verrouillage des fournisseurs, » indique les analystes de Forrester. Parmi eux cependant, seuls 22% des développeurs ont contribué à ce type de projet. Pour ce qui est des dépenses affectées à un projet, Forrester a constaté que les entreprises informatiques devaient « se battre pour financer de nouvelles initiatives en matière de développement logiciels, mais elles ont fait des progrès : la part du budget consacré aux nouveaux projets a augmenté de manière constante, passant de 33% en 2007 à 50% en 2011. »