Le cybersquatting a enregistré une augmentation de 33% en 2007, d'après la quatrième édition du Brandjacking Index publié par MarkMonitor, une société spécialisée dans la protection des noms d'entreprise. Le cybersquatting est la pratique la plus courante d'abus de marque. Elle consiste à enregistrer un nom de domaine proche, voire quasi similaire, d'une marque dont la notoriété n'est plus à faire, afin d'en détourner le trafic. « Ce type de parasite représente un réel danger à la fois pour les entreprises qui en sont victimes (perte de revenus, atteinte à leur image) mais aussi pour le consommateur, car ces sites vendent souvent des produits de contrefaçon », prévient Jérôme Sicard, responsable Europe du Sud de MarkMonitor. Un exemple concret : certains sites « clones » proposent des plaquettes de frein moins chères, mais déjà utilisées, ou fabriquées dans une usine non accréditée. Tous les secteurs sont touchés : l'industrie du luxe, les banques, l'automobile (+83%), les vêtements, l'industrie pharmaceutique et même l'agroalimentaire (+63%). L'étude s'est également penchée sur le phénomène du « phishing », encore appelé « hameçonage ». Cette technique de fraude a pour objectif de glaner des renseignements personnels (nom, adresse, numéro de téléphone, date de naissance, voire numéro de carte de crédit pour les plus rusés) en usurpant l'identité d'un site (comme celui d'une banque ou le très populaire eBay). Le phishing se fait traditionnellement par e-mail mais aussi par sms et via les réseaux sociaux, qui regorgent d'informations privées. Au quatrième trimestre de l'année, 412 sociétés ont été victimes de phishing, soit 38% de plus que l'année dernière. Plus inquiétant d'après MarkMonitor, 122 sociétés ont été attaquées pour la première fois, ce qui signifie que les pirates diversifient leurs cibles, alors que leur domaine de prédilection était la finance. 21% des sites pirates sont hébergés aux Etats-Unis, suivis de la Chine et de l'Equateur. « Il est toutefois extrêmement difficile de les localiser avec précision, car les données volées transitent par des serveurs dans le monde entier avant d'atteindre leur cible... qui se charge ensuite de monnayer ou d'exploiter les informations recueillies », explique encore Jérôme Sicard. « Nous avons affaire à une véritable mafia ». Jérôme Sicard entrevoit tout de même une « lueur d'espoir » pour endiguer progressivement le phénomène. Cette année, les actions en justice par les propriétaires de marques se sont en effet multipliées à l'encontre des bureaux d'enregistrement de noms de domaine, avec le soutien de l'Icann (l'autorité de régulation d'Internet). Une société a même obtenu 1 M$ de dommages et intérêts. « Ces organismes d'enregistrement, parfois peu scrupuleux, s'engagent de plus en plus à davantage de vigilance », souligne Jérôme Sicard. MarkMonitor étudie environ 134 millions enregistrements publics quotidiens, afin de repérer les abus de marques dans les noms de domaines. La société affirme également traiter chaque jour 16 millions de courriers électroniques soupçonnés de phishing. Elle travaille en partenariat avec des fournisseurs d'accès Internet. En cas d'abus détecté, elle avertit le FAI afin que le site soit fermé.
Le cybersquatting de marques en hausse de 33%, selon MarkMonitor
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