Les banques et le mainframe, c'est une grande histoire d'amour qui dure. Mais les établissements traditionnels sont chahutés depuis plusieurs années par des Fintech et la nécessité de proposer des produits et services bancaires plus évolués et dynamiques (mobilité, personnalisation, temps réel, etc.) devient un différenciant stratégique. Dans ce contexte, les systèmes informatiques des grands groupes financiers doivent être adaptés, comme c'est le cas pour le plus important d'entre eux, Crédit Agricole. Le groupe s'est en effet engagé depuis l'été dernier sur un vaste plan de modernisation de ses infrastructures visant à réduire son empreinte mainframe d'ici 2025. Ce n'est pas le premier, loin de là, l'établissement ayant aussi beaucoup passé de temps et investi dans son projet NICE.
Pour l'accompagner dans cette ambitieuse - autant que périlleuse - étape, la banque s'est de nouveau appuyé sur IBM, son partenaire de très longue date avec qui il avait déjà notamment travaillé en 2009 pour consolider et virtualiser ses infrastructures. Cette fois-ci l'enjeu pour le Crédit Agricole est de moderniser une partie de ses applications portant en particulier sur la gestion des crédits et des comptes et d'ouvrir les vannes du devops. Pour se faire, un nouveau contrat de 7 ans avec IBM a été signé. Ou plutôt 3 en réalité : « L'accord repose sur 3 contrats d'une durée de 7 ans chacun. 2 contrats ont été conclus avec IBM, l'un portant sur la mise à disposition des technologies IBM et Red Hat - logiciels et matériels, l'autre sur l'apport de services de Consulting. Un contrat a été signé avec Kyndryl pour la fourniture de services d'infrastructure », nous a précisé une porte-parole d'IBM.
IA et cloud native en ligne de mire
« Cette modernisation permettra à la banque de bénéficier des dernières technologies d’IBM, dont l’IBM Z, en matière de cryptographie, de sécurité, de résilience et d'interopérabilité », explique le fournisseur informatique dans un communiqué. « Le Crédit Agricole prévoit de faire évoluer la modularité et l'ouverture de ses applications et de gagner en agilité avec un outil de développement moderne commun à toutes les plateformes devops. Dans le cadre de cet accord, des ingénieurs et experts de Kyndryl - la spin-off de big blue spécialisée dans les services IT anciennement Global Services - travaillera avec les équipes du Crédit Agricole pour superviser le projet et assurer la continuité opérationnelle en mettant en place un centre de services et de compétences Kyndryl dédié à l'IBM Z. Ce projet de modernisation se fera également au travers de la mise en oeuvre de solutions IA et cloud native qui n'ont pour l'heure pas été précisées.
Contacté par la rédaction, le Crédit Agricole n'a pas pu répondre dans les délais à notre demande de précisions supplémentaires.
Mise à jour du 07/01/2021 à 10h17. Une porte parole d'IBM a apporté des précisions sur ce partenariat avec le Crédit Agricole « Différents sujets sont à l'étude ou en cours pour accélérer la transformation digitale du groupe sur les 7 ans de l'accord. Ils visent notamment à moderniser le système d'information, le rendre plus agile et ouvert, mieux partager et exploiter les données afin de pouvoir offrir de nouveaux parcours et services pour les clients et les collaborateurs [...] Les améliorations sur la plateforme IBM Z comprennent notamment les éléments suivants : encryption Full Homomorphic et de cryptographie post quantique (Quantum Safe), exécution des transactions financières et détection des fraudes en temps réel avec des algorithmes IA grâce au processeur Telum, haute disponibilité et continuité de service 24/7 incluant redondance des composants matériels et logiciels, résilience des services et ouverture de la plateforme IBM Z sur l'Hybrid Cloud avec l’intégration de Red Hat Openshift sur Z/Linux pour déployer des applications containérisées et des microservices ».
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