Réagissant au désintérêt d'Oracle pour la version Open Source de Solaris, révélé le 13 août par un mémo interne de l'éditeur, l'OpenSolaris Governing Board (OGB) vient d'officialiser sa dissolution. Son président John Plocher, l'a annoncé hier par mail. Le contrôle de l'OGB repasse donc dans les mains d'Oracle, ainsi que le prévoit le règlement mis en place à l'origine par Sun Microsystems.

Ce n'est pas une surprise. A la mi-juillet, les membres de ce conseil avaient mis en garde le repreneur de Solaris et demandé la nomination d'un intermédiaire entre l'éditeur et l'OGB pour parler de l'avenir de la version Open Source et des relations avec la communauté OpenSolaris. Le conseil avait averti qu'il démissionnerait si rien n'était fait d'ici sa réunion du 23 août. Ce qu'il a fait hier (cf en encadré un extrait de sa communication).

La version prévue en mars n'a pas été livrée

Depuis qu'Oracle avait définitivement acquis Sun en janvier dernier, il était resté très silencieux sur ses projets concernant la distribution ouverte de Solaris, alors qu'il a clairement plébiscité la version commerciale de l'OS sur ses gammes de serveurs. En mars dernier, il n'a pas livré la version qui était prévue et n'a fourni aucune explication à ce sujet à l'OGB.

Désormais, par le mémo parvenu mi-août jusqu'à la communauté OpenSolaris, on sait que l'éditeur ne prévoit plus de livrer de versions de l'OS dans sa distribution ouverte, offrant à la place, à l'intention des développeurs et des utilisateurs occasionnels, une version binaire gratuite du système d'exploitation, baptisée Solaris Express.

Quel avenir pour OpenSolaris sans Oracle ?

Le mois dernier, lors de la conférence Open Source d'O'Reilly à Portland (Oregon), Simon Phipps, l'un des membres de l'OGB et ancien collaborateur de Sun, avait confié qu'il doutait qu'OpenSolaris puisse continuer à être développé sans l'aide d'Oracle, dans la mesure où la majorité des développeurs qui connaissaient l'OS étaient des salariés de l'éditeur.

Pourtant, Garrett D'Amore, ingénieur qui participe au projet Nexenta (qui combine OpenSolaris et l'interface GNU/Debian pour bâtir une solution de stockage basée sur ZFS), a lancé début août un projet dérivé d'OpenSolaris, sous le nom d'Illumos. Il affirme que plusieurs noms connus soutiennent déjà cette initiative, « des contributeurs ayant participé au code de Solaris par des apports très importants », selon lui.

L'avenir d'Open Solaris qui se dessine semble donc s'inscrire sous le signe de la concurrence avec Oracle plutôt que sous celui de la collaboration entre l'éditeur et la communauté Open Source.