Dans une salle pleine, Pascal Lointier, président du Clusif a animé les interventions de plusieurs spécialistes sur les grandes tendances de la cybercriminalité en 2010. Le point de départ a été Stuxnet, ce vers qui a été localisé à l'été dernier se focalise sur les systèmes Siemens Scada. L'origine de ce ver est pour le moins nébuleux, souligne Jean Michel Doan, analyste cybercriminalité chez Lexsi, est-ce un Etat ? Un groupe de hacker ? Il n'en demeure pas moins que cette attaque pointe du doigt les systèmes informatiques qui sont passés d'un mode isolé à un environnement connecté vers l'extérieur (via une clé USB ou un périphérique). L'analyste estime que des évolutions de Stuxnet sont à prévoir dans l'avenir y compris sur des systèmes comme les OS embarqués. L'automobile pourrait être particulièrement visé avec des prises de contrôle à distance, blocage de frein, mauvaise information GPS, etc.

De son côté, François Paget chercheur de menaces pour le laboratoire de McAfee s'est attardé sur la montée en puissance de l'hacktivisme qui a une tendance à se rapprocher des cybercriminels. Un focus particulier a été dressé sur Anonymous, dont les internautes ont entendu parler dans l'affaire Wikileaks. Ces défenseurs de la liberté d'expression avaient créé un logiciel LOIC pour attaquer en déni de services des sites qui avaient censuré le site d'informations diplomatiques. Or pour le chercheur, plusieurs éléments dans les récentes interventions des Anonymous montrent des accointances avec des hébergeurs, réputés pour leur complaisance avec les cybercriminels.

La mobilité source de menaces


En matière de botnets, Pierre Caron, expert sécurité chez Orange Labs estime que l'année 2010 est en demi-teinte. D'un côté, plusieurs botnets ont fait l'objet d'intervention policière ou de demandes de la part de certains éditeurs pour les bloquer. Le spécialiste est revenu sur la véracité des chiffres concernant les ordinateurs infectés par les malwares. Il s'inquiète par contre de formes plus évoluées de botnet comme Zeus qui cible aussi les téléphones mobiles. Ce dernier point a été l'occasion pour le Lieutenant-colonel Eric Freyssinet de la Gendarmerie Nationale de constater que les smartphones et le développement de l'Internet mobile rend ces équipements très peu discrets, par rapport aux données personnelles. Il a souligné aussi l'augmentation des risques de virus sur les smartphones en pointant du doigt les OS ouverts de type Android plus accessibles par les pirates.

Au final, les différents intervenants ont beaucoup puisé leurs informations et leur présentation dans les différents articles de presse de plusieurs sites ou journaux, qui contrairement à leur propos ne font pas que mal ou désinformer...