Lors d'un voyage de presse en Chine, nous avons pu visiter le centre de recherche et développement de Huawei à Shanghai. Un immeuble impressionnant qui a couté la bagatelle de 3 milliards de Yuan au constructeur chinois et accueille 8 000 personnes. Une vitrine technologique pour accueillir des petits groupes de clients étrangers. Secret industriel oblige, nous n'avons pas visité les laboratoires de recherche, seules les parties exposition nous étaient ouvertes et elles ressemblaient malheureusement au show room que nous avions déjà parcouru à Shenzhen qui présentait la galaxie produits et services du constructeur (voir illustration ci-dessous).
Le centre de Shanghai est également une plate-forme de démonstration des solutions mises en oeuvre chez Huawei et qui pourraient être déployées chez des clients. 600 serveurs par exemple alimentent les postes de travail de type client léger sur protocole RDP. Un serveur dessert une vingtaine d'utilisateurs. « Le salarié peut prendre n'importe quel poste pour travailler et jusqu'à 200 000 PC peuvent être gérés par notre staff », nous a assuré Zhu Zhi Liang, le porte-parole de Huawei. Ce dernier met en avant les économies d'énergie réalisées avec cette solution et chiffre même à 71% la réduction possible, soit une consommation passant de 78 à 22 watts (d'un PC classique à un client léger avec un écran LCD). Rien d'extraordinaire en Europe ou aux États-Unis, mais en Chine où les coupures de courant ne sont pas inhabituelles dans certaines régions, les économies d'énergie sont une des priorités du régime.
Un cloud développé avec les ressources internes
L'autre grand chantier de la division entreprise de Huawei, c'est bien sûr le cloud computing avec des développements maison. « Nous grandirons plus vite avec nos propres solutions. Nous fournissons déjà le Big Cloud de China Mobile avec près de 1 000 serveurs déployés (...) mais également le cloud du système de santé chinois pour de l'aide au diagnostic médical (voir ci-dessous) et assurer la centralisation des ressources des hôpitaux. » Huawei fournit également des capacités de calcul en ligne à Unicom, l'autre grand opérateur chinois, et des ressources à la Shanghai Middle School.
Comme nous l'avons déjà abordé dans un premier sujet, Huawei est aujourd'hui un des principaux fournisseurs de serveurs aux acteurs chinois du web, la plate-forme d'e-commerce Alibaba et le moteur de recherche Baidu. Fort de sa maitrise des infrastructures serveur, réseau et stockage, le constructeur chinois a construit sa plate-forme cloud computing en développent ses propres solutions d'orchestration et d'automatisation en réutilisant des composants libres. Si Huawei collabore bien sûr avec les principaux éditeurs du marché de la virtualisation - VMware, Microsoft ou Citrix - pour travailler avec certains opérateurs sur des plates-formes IaaS, il privilégie le logiciel libre. Très fort en Chine, Huawei doit affronter une rude concurrence en Europe : SSII, opérateurs, constructeurs américains ou japonais... le cloud computing a déjà plusieurs visages en France qu'il soit public ou privé. La bataille se fera ici sur le service et pas uniquement sur les prix. Le chinois ne désire pas brader ses produits et ses services même s'il sait ajuster ses tarifs au plus juste quand il le faut. Un concurrent qui affute ses armes avant de partir à la conquête du monde. De l'aveu même de Huawei, son cloud n'en est encore qu'à la première génération et avec un marché intérieur encore en croissance, la division entreprise du chinois a encore de beaux jours devant elle.
Le cloud bientôt « conquérant » de Huawei
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Réaction
Après une première visite au campus de Huawei à Shenzhen, nous avons pu discuter des solutions cloud computing que le chinois entend bien exporter un peu partout dans le monde.
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