Alors que les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine doivent reprendre jeudi 10 octobre, Washington a porté un nouveau coup à des entreprises technologiques chinoises. Huit d'entre elles ont été placées mardi sur la liste noire du département du Commerce américain. Elles ont interdiction d'importer des biens et des technologies provenant des Etats-Unis sans l'autorisation du gouvernement. Le fabricant de systèmes de vidéosurveillance Hikvision est concerné. Revendiquant la place de numéro un mondial sur son marché, l'entreprise est un poids lourd qui pèse 42 Md$ en bourse.
L'affaire fait évidemment penser au cas des produits d'infrastructures réseaux et des smartphones de Huawei. Toutefois, l'administration américaine justifie ses choix par des motifs différents. Alors que Huawei représenterait une menace pour la sécurité des Etats-Unis, Hikevision est accusé d'être impliqué dans la mise en oeuvre de la campagne de répression, de détention arbitraire et de surveillance menée par les autorités chinoises sur la population ouïgoure et d'autres minorités ethniques musulmanes dans la province du Xinjiang.
Hikvision peut-il se passer des composants américains ?
« Punir Hikvision, en dépit de ces engagements, dissuadera les entreprises mondiales de communiquer avec le gouvernement américain, nuira aux partenaires commerciaux de Hikvision aux États-Unis et aura un impact négatif sur l'économie américaine », a réagit le constructeur. Pour ce dernier, la décision du ministère de la justice n'a aucune base factuelle et n'aura qu'un impact limité et à court terme sur son activité.
John Honovich, le fondateur d'IPVM, une société d'études sur le marché de la vidéosurveillance indique que Hikvision utilise des composants des américains Intel, Nvidia, Ambarella, Western Digital et Seagate Technology ou encore Broadcom. Ces composant sont ils encore vraiment vitaux pour le chinois ? Ce dernier déclare avoir lancé un plan de désaméricanisation pour remplacer les composants de ses produits provenant d'Outre-Atlantique des mois avant les sanctions qui le touchent aujourd'hui. Ces dires provoquent le scepticisme d'analystes pour qui certain composants clés ne pourront pas être remplacés avant longtemps. Par exemple, les processeur de contrôle du stockage utilisés pour sauvegarder et traiter de grands volumes d'images et de vidéos. Des composants qui constituent un marché de niche dominé par Broadcom et son compatriote PMC-Sierra.
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