Des scientifiques du laboratoire de Toshiba en Angleterre et des ingénieurs de l'université de Cambridge ont découvert une méthode pour mieux protéger les réseaux de télécommunications, notamment fibre optique. Cette avancée doit permettre une meilleure sécurité de certaines informations : transactions bancaires, dossier médicaux,...

L'avancée technologique repose sur le chiffrement quantique. Ce dernier génère des codes basés sur des photons. La donnée est alors cryptée de telle manière qu'il est ensuite facile de savoir si l'information a été espionnée ou altérée. Les gouvernements et les militaires disposent de ce type de technologie fournit par des sociétés comme ID Qantique en Suisse et MagiQ aux Etats-Unis.

Mais jusqu'à présent, les éléments quantiques pour coder et décoder les informations devaient être placés sur des photons uniques. Ils devaient être en plus transmis sur une fibre optique dédiée, distincte de celle véhiculant les données. Andrew Shields, chercheur au laboratoire Toshiba explique, « cette exigence de séparer les fibres a grandement limité dans le passé les applications de cryptographie quantique, car les fibres non utilisées n'étaient pas toujours disponibles pour transporter les photons uniques. Et même quand elles étaient disponibles, leur prix était prohibitif. »

Un détecteur ultra-sensible


Le scientifique ajoute, « maintenant, nous avons montré que les signaux des photons et des données peuvent être envoyés ensemble en utilisant différentes longueurs d'onde sur la même fibre ». Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé un détecteur suffisamment sensible (de 100 millionième de microsecondes) pour capter la clé de chiffrement au même moment de la réception des photons. Ce détecteur est capable en sus de filtrer le « bruit » (les parasites) provoqué par le transport des données dans la fibre.

Si des travaux précédents avaient réussi à utiliser le chiffrement quantique sur le partage du fibre, les tests n'étaient effectués que sur de courtes distances, avec une faible capacité de donnée. Les scientifiques anglais ont réussi à porter leur méthode à 50 km à une vitesse de 500 kbt/s. Zhiliang Yuan, un des chercheurs, a déclaré à Reuters que l'équipe réalisait encore des tests sur le terrain, mais prédit une commercialisation d'ici quelques années.