Cofondateur de Nutanix en 2009, avec Ajeet Singh et Mohit Aron, Dheeraj Pandey a piloté avec succès la start-up spécialisée à l’origine dans les systèmes hyperconvergés (voir classement HCI 2020 du Forrester Wave). Quatre ans après une IPO réussie, Dheeraj Pandey vient d’annoncer qu’il allait abandonner son poste de CEO et se retirer pour laisser la place à un nouveau dirigeant. « Co-fonder et diriger Nutanix au cours des 11 dernières années a été l'expérience la plus enrichissante de ma carrière professionnelle. Guidée par une vision, rendre l'infrastructure informatique si simple qu'elle devient invisible, notre équipe a fait de Nutanix un leader des logiciels cloud et un pionnier des solutions d'infrastructure cloud hybride », a déclaré le CEO dans un communiqué de presse. «Je suis convaincu qu'il n'y a pas de meilleur moment pour moi de faire cette transition vers un nouveau leader capable de guider Nutanix à travers sa prochaine décennie de croissance et de succès.»
Cette annonce se profile en même qu’un investissement massif de Bain Capital Private Equity : le fonds, qui possède déjà des parts dans Kioxia (Toshiba Memory) Rubrik, Sysdig, Dynatrace, StorageOS, ou encore Symphony, injecte 750 millions de dollars en obligations convertibles en actions (25,25 et 27,25$) avec un taux de 2,5% et une échéance le 15 septembre 2026. Nutanix a également autorisé le rachat d'au plus 125 millions de dollars de ses actions (catégorie A). Bain Capital aura donc son son mot à dire quant à la nomination du successeur de Dheeraj Pandey, et il semble improbable que le fonds s’avance aussi loin sans avoir un nom en tête. Bain Capital et Nutanix ont déjà été en contact, notamment à l’occasion du rachat de la star-up Frame par Nutanix en août 2018. Beaucoup d’acteurs proches de Nutanix estiment que le départ de Dheeraj Pandey arrive au bon moment. « Il a été l’homme de la situation pour développer et assurer la croissance de Nutanix mais aujourd’hui il est nécessaire de basculer l’entreprise dans le cloud. Nutanix a besoin d’un CEO avec une vraie vision du cloud et plus de pragmatisme pour le développement des produits ». Interrogé sur l’arrivée de Bain Capital, un autre interlocuteur nous a confié que « le montant de l’investissement est lié au fait qu’ils voulaient prendre la main sur un conseil d’administration, qui a largement été coopté par Dheeraj Pandey ». David Humphrey et Max de Groen, directeurs généraux de Bain Capital, rejoindront d'ailleurs le conseil d'administration de Nutanix.
Un changement stratégique
Nutanix réalise à date un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars avec une capitalisation estimée à 4,3 milliards de dollars (21$ l’action ce matin). L’investissement de Bain capital devrait rassurer les clients de Nutanix quant à la survie de l’entreprise dans un moment délicat avec la poursuite de la pandémie Covid-19, stimuler - temporairement - le cours de l’action et enfin relancer le leadership avec un CEO en phase avec le modèle cloud hybride. « Nutanix a la bonne base pour le cloud privé dans les entreprises, mais la société a besoin de plus de partenaires et de services », nous a confié un bon connaisseur du marché. Plusieurs options s’offrent alors à Bain Capital, chercher un acquéreur à Nutanix - un Cisco ou un AWS pourraient être intéressés - ou réussir à faire de Nutanix un nouveau VMware. Toutes les mains sont donc possibles avec le départ de Dheeraj Pandey et l’arrivée de Bain Capital.
Hier jeudi, Nutanix a en outre annoncé ses résultats financiers avec un perte nette de 185,3 millions de dollars au quatrième trimestre, mais le cash flow d'exploitation remonte à 3,6 millions de dollars (1,3 milliard de dollars de réserve). « Grâce à nos solides résultats financiers du quatrième trimestre, à une croissance de 29% de l'ACV d'une année sur l'autre, à une superbe pile logicielle et à notre récent lancement de Nutanix Clusters sur AWS bare metal, Nutanix est bien positionné pour l'avenir», a déclaré le CEO sur le départ. Signalons pour conclure que Nutanix organise du 8 au 11 septembre son évènement annuel .Next, en ligne cette année pour cause de pandémie.
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