Créé il y a quatre ans, le Cercle des Femmes de la Cybersécurité (Cefcys) s'est donné comme objectif de promouvoir la présence des femmes dans les métiers en lien avec la sécurité des systèmes d'information, à travers des actions de sensibilisation, d'éducation, de valorisation et de mentorat. L'association, présidée par Nacira Guerroudji-Salvan, compte aujourd'hui 250 adhérentes et adhérents. Le 27 octobre, le Cefsys a organisé son 9e colloque, le Cyber Women Day, avec pour la première fois la remise de trophées mettant à l'honneur la Femme Cyber.
L'événement avait pour marraine Mariya Gabriel, Commissaire européenne à l'Innovation et à la Jeunesse. Celle-ci n'ayant pu être physiquement présente, Nacira Guerroudji-Salvan a lu en introduction une lettre rédigée à l'intention des participants. Dans celle-ci, Mariya Gabriel déplore notamment que le nombre de femmes en cybersécurité ne dépasse pas 15%. Alors même que le déficit en compétences de cybersécurité est évalué à 350 000 personnes, « ce déficit ne saurait être uniquement comblé par des hommes », souligne-t-elle. Dans ce contexte, il est important selon elle d'inciter les jeunes femmes à envisager ces carrières, ce qui implique notamment de « surmonter les stéréotypes » encore trop souvent associés à ces professions.
Nacira Guerroudji-Salvan, présidente du Cefcys.
Nacira Guerroudji-Salvan a ensuite dressé un bilan des actions du Cefcys, évoquant notamment l'implication de l'association dans l'initiative européenne Women4Cyber, lancée en janvier 2019, son programme de mentorat pour accompagner des femmes en reconversion professionnelle ou encore la publication de l'ouvrage collectif « Je ne porte pas de sweat à capuche, pourtant je travaille dans la cybersécurité », un guide des formations, métiers et opportunités dans la cybersécurité. Deux tables-rondes se sont ensuite succédé, la première consacrée à la sensibilisation dans le domaine de la cybersécurité, la suivante intitulée « Comment développer la mixité dans la cybersécurité ? ».
Mettre en lumière les talents féminins
Pour conclure l'après-midi, les membres du jury ont remis les trophées aux lauréates. Au total, 191 candidatures ont été reçues pour cette première édition, un beau succès pour cette initiative visant à mettre en valeur les talents féminins de la cybersécurité. Toutefois, « beaucoup des candidates n'ont pas soumis directement leur candidature, mais ont été recommandées par leur entourage professionnel », a souligné Nacira Guerroudji-Salvan, incitant les femmes de la cybersécurité à davantage prendre la parole et oser se mettre en avant. Christine Hennion, députée des Hauts-de-Seine et présidente de la fondation Femmes@Numérique, a ensuite introduit la cérémonie de remise des trophées. « La cybersécurité est peut-être la branche du numérique où il est le plus compliqué d'attirer des femmes, mais l'ensemble du numérique souffre du même problème », a-t-elle rappelé. « Le numérique peut offrir de belles carrières aux femmes, celles-ci doivent le savoir. »
Pour les trophées, quatre catégories de prix et trois coups de coeur ont été attribués parmi 29 finalistes. Les deux premiers coups de coeur ont récompensé des femmes impliquées de longue date dans la cybersécurité. Christine Hennion, Députée des Hauts-de-Seine, a remis le premier à Sabrina Feddal, consultante cybersécurité et RSSI à temps partagé, membre du ClusirPaca, professeur au Cnam et en école d'ingénieurs, mentor, également impliquée dans le dispositif d'aide aux victimes de cybermalveillance (cybermalveillance.gouv.fr). Gaëlle Picard-Abezis, Directrice des relations extérieures chez Docaposte, a remis le second à Alice Louis, juriste en droit du numérique, consultante RGPD et cyberrisques.
Toutes les lauréates nominées dans chaque catégorie se sont vues décerner une médaille témoignant de leur implication.
Le trophée de la Femme cyber-dirigeante et entrepreneure a été décerné par Natacha Quester-Séméon, co-fondatrice et porte-parole du mouvement JamaisSansElles, à Solange Ghernaouti, experte internationale en cybersécurité, cyberdéfense et cybercriminalité, également membre de l'Académie suisse des sciences techniques et professeure en sécurité du numérique à la faculté des HEC de l'université de Lausanne.
Dans la catégorie Femme cyber-professionnelle, le prix a été remis par Morgane Skora de ConscioTech à Tiphaine Romand-Latapie, experte en cryptographie qui dirige actuellement une équipe spécialisée dans le reverse engineering chez Synacktiv. Remis par Christelle Wozniak, Responsable innovation à la SNCF, le trophée de la Femme Cyber Fonctions support a récompensé la Capitaine Anne Laubacher, conseiller juridique opérationnel en cyberdéfense dans l'Armée de Terre. Claire Chopin, étudiante en double cursus Affaires publiques à Sciences Po et Mathématiques, Informatique, Cryptologie à l'Université Paris Diderot, a obtenu le trophée de la Femme cyber-étudiante, remis par Elisabeth Belois-Fonteix, Directrice Formation et Développement chez Orange. Enfin, le Cefcys a également tenu à décerner son coup de coeur, récompensant une autre étudiante, Anna Deroyan, en licence Informatique et Management à l'IAE Gustave Eiffel.
Bonjour Philippe,
Signaler un abusRavi d'avoir de vos nouvelles. Nous sommes toujours en contacts réguliers avec Axel Lebois et IDG.
Cdt SL
Je me réjouis de la récompense attribué à Solange Ghernaouti et de lire cet article sur le site du Monde informatique. Cela pour 2 raisons. La première : Solange Ghernaouti a écrit ses premiers articles dans "Le Monde des Télécoms" en 1987, un titre publié par... Le Monde Informatique. La seconde : Solange Ghernaouti est une femme si exceptionnelle et en même temps si simple que depuis cette période nous sommes restés amis.
Signaler un abusPhilippe Monnin, créateur du Monde Informatique (en 1980) puis du Monde des télécoms (en 1986). Ancien directeur des rédactions d'IDG France