Coup dur pour les 2 500 collaborateurs du groupe coopératif Scopelec, en difficulté depuis la perte d'un gros contrat avec Orange. Après avoir procédé à la mise en sauvegarde de l’entreprise et de sa filiale Setelen au mois de mars dernier, le Tribunal de Commerce de Lyon a finalement décidé ce lundi 26 septembre 2022 de les placer en situation de redressement judiciaire. Cette procédure intervient à la suite de la décision de non-renouvellement des marchés dans le cadre de l’appel d’offres RC Centric lancé par Orange en 2021 pour le raccordement et l’entretien des réseaux fibre et cuivre. Evoquant des manquements répétés dans la qualité de prestations de Scopelec, l’opérateur historique avait fait perdre à son principal sous-traitant 40% de son chiffre d’affaires en raison de la perte de 65% de ses contrats.
Passant à l’offensive, l'entreprise basée à Sorèze dans le Tarn avait déposé le 23 mars une assignation en référé à l’encontre du donneur d’ordre pour « rupture brutale de la relation commerciale ». A l’époque, le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’était déclaré particulièrement attentif à la préservation de l’emploi local par les nouveaux attributaires des lots. Un effort financier avait été demandé à Orange selon la direction de Scopelec, pour réorganiser le marché de la sous-traitance, solder les contentieux en cours et présenter un plan de sauvegarde crédible. L’opérateur historique avait proposé 20 millions d’euros de créances, mais cette somme n’aurait jamais été versée au sous-traitant.
Un délai de dépôt des offres fixé au 2 novembre
« Force est de constater que malgré le soutien de l’État et la mobilisation exemplaire des salariés pendant ces 11 derniers mois, Orange n’a pas souhaité accompagner l’entreprise à hauteur des 20 M€ pourtant promis », reproche Scopelec dans un communiqué. Les entreprises candidates au rachat partiel ou total des activités ont donc jusqu’au 2 novembre pour se manifester auprès du Tribunal, a précisé ce mercredi l’ex principal sous-traitant d’Orange. A noter que cette procédure annule le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) engagé à la fin du printemps dernier. Entre 500 et 550 personnes devaient être licenciées dans ce cadre, en plus des 1 000 salariés partis volontairement ou repris par d’autres entreprises du secteur.
« C’est une immense déception pour les 2 500 collaborateurs du premier groupe coopératif français qui se retrouvent dans une grande incertitude quant à leur avenir », déplore l'entreprise qui se dit être à pied d’œuvre afin de trouver une solution qui permette de sauver un maximum d’emploi. Contactée par la rédaction du Monde Informatique, la direction du groupe a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer davantage sur le sujet à ce stade.
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