La semaine dernière, la grande chaîne américaine de distribution, Walmart a annoncé avoir acheté 17 000 casques Oculus Go pour former ses salariés à la réalité virtuelle. Un exemple montrant que les technologies immersives sont loin d'être une chimère au sein des sociétés. Une étude menée par Capgemini Research Institute souligne cet intérêt. Interrogeant 700 responsables en charge des initiatives réalité virtuelle ou augmentée, ils sont 82% à tirer parti de ces technologies.
En matière de timing, 46% des sociétés estiment que les technologies immersives seront adoptées à grande échelle au cours des trois prochaines années. 38% considèrent que son intégration arrivera d'ici 3 à 5 ans. Une chose est sûre, le pari est gagnant. La réalité augmentée génère des gains de productivité grâce à des workflows. L'étude cite l'exemple des techniciens chez Porsche utilisant des lunettes de réalité augmentée pour projeter les schémas de construction étape par étape. Les lunettes renvoient l'image aux experts à distance, permettant aux techniciens d'avoir un retour en temps réel. Une réduction de 40% sur le temps de construction a été observée avec cette solution. Les gains sont valables également pour la réalité virtuelle comme le montre l'exemple d'Airbus avec l'intégration des maquettes digitales dans le process de production. Les techniciens responsables de l'assemblage ont ainsi accès aux maquettes 3D des avions qu'ils produisent. Le temps nécessaire pour le contrôle de qualité est passé de trois semaines à seulement trois jours.
Une inclinaison vers la réalité augmentée et quelques freins
Sur l'adoption, la réalité augmentée est préférée à la réalité virtuelle. Cette dernière est considérée comme proposant des expériences utilisateurs individuelles et immersives isolées du monde réel. La réalité augmentée en revanche créé un lien entre le monde digital et le monde réel dont les possibilités d'innovation sont multiples. On ne s'étonnera donc pas que parmi les entreprises ayant déployé la réalité augmentée, 45% en sont déjà au stade de l'implémentation, contre seulement 36% pour les sociétés ayant opté pour la réalité virtuelle. Sur la localisation des entreprises les plus en pointe dans les technologies immersives, les Etats-Unis et la Chine sont en avance. En revanche, plus de la moitié des entreprises en France, en Allemagne, dans les pays nordiques et au Royaume-Uni en sont encore à la phase expérimentale.
Ce décalage peut s'expliquer par des freins au développement des technologies immersives. La première est l'investissement dans la formation des talents. 93% des entreprises pionnières ont investi lourdement dans la formation d'équipes d'experts en interne qui peuvent être déployés rapidement. Un autre blocage réside dans le manque de préparation des infrastructures IT au déploiement de la réalité virtuelle ou augmentée. Le rapport montre que le manque de données et l'inadéquation des technologies constituent des freins. Il souligne par ailleurs qu'une majorité d'entreprises éprouve encore des difficultés à identifier les cas d'utilisation.
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