Le physicien théoricien britannique Stephen Hawking vient de s’éteindre ce matin à son domicile de Cambridge, à l’âge de 76 ans. Ce spécialiste en cosmologie quantique, né à Oxford le 8 juin 1942, avait mis en accès libre il y a quelques mois sa thèse de doctorat publiée en mars 1966 sous le titre « Properties of expanding universes » qui examine « quelques implications et conséquences de l’expansion de l’univers ». En quelques heures, le document a été téléchargé 60 000 fois, saturant le site qui l’hébergeait. Il a depuis été vu plus de 682 000 fois.
Professeur de physique puis de mathématiques à l’Université de Cambridge jusqu’en 2009, Stephen Hawking a ensuite été directeur de recherche du Département de mathématiques appliquées et de physique théorique de l’Université. Il a « transformé la vision des lois gouvernant l’univers en révélant que les trous noirs avaient une température et produisaient des radiations, connues maintenant sous le nom de rayonnement de Hawking », rappelle dans un hommage le Centre de cosmologie théorique Stephen Hawking créé par le scientifique en 2007.
Stephen Hawking présentant ses nouvelles théories sur les trous noirs lors d'une conférence au KTH, l'Institut royal de technologie de Suède, en 2015. (crédit : KTH)
Ses recherches ont été popularisées par les livres à travers lesquels il a cherché à expliquer ses idées scientifiques complexes à un public plus large. « Une brève histoire du temps » en 1988, « Trous noirs et bébés univers » en 1995 et « L’Univers dans une coquille de noix » en 2001 sont mondialement connus. La personnalité de ce scientifique atteint de sclérose latérale amyotrophique a durablement forcé le respect. Il n’avait que 21 ans lorsqu’il apprit qu’il était atteint de cette maladie neurodégénérative entraînant une paralysie musculaire progressive. Malgré ce handicap qui le maintenait dans un fauteuil roulant - représentation qui a également participé à en faire une figure familière du monde scientifique - Stephen Hawking a poursuivi un programme intensif de voyages, de conférences et de découvertes. En 2007, des images le montrent en apesanteur lors d’un vol parabolique réalisé à bord d’un Boeing 727-200 au-dessus de la Floride.
Une voix synthétisée devenue célèbre
En 1985, Stephen Hawking perd l’usage de la parole après une trachéotomie nécessitée par son état de santé à la suite d’une pneumonie contractée lors d'un voyage au Cern. Le physicien se tourne alors vers les acteurs du monde technologique pour s'exprimer à travers un matériel informatique et un synthétiseur vocal. L'un de ses premiers équipements, fonctionnant sur un Apple II, lui permet de communiquer à raison de 15 mots par minute.
Depuis 1997, son système de communication de base lui était fourni par Intel. Le dernier en date, une tablette Lenovo fixée au bras de son fauteuil roulant lui présentait un clavier qu’il utilisait à l’aide d’un curseur en contractant sa joue (une interface reposant sur le programme open source ACAT). En 2014, le prédicteur de mots de SwiftKey a réduit le nombre de clics qui lui étaient nécessaires pour écrire. Pendant une décennie, le professeur Hawking a travaillé avec l’ingénieur Travis Bonifield d’Intel pour améliorer le système personnalisé mis au point pour lui et doté d'une voix synthétisée protégée par la propriété intellectuelle.
Stephen Hawkings est mort le 14 mars, jour anniversaire de la naissance d'Albert Einstein, il y a 139 ans. On peut retrouver ses conférences sur son site officiel.
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