La ville de Berlin ne migrera pas vers les logiciels Open Source. Au lieu de cela, son parlement a décidé d'orienter ses postes de travail vers les standards ouverts. Le parti des Verts avait proposé à la ville de faire passer 25 % de ses postes de travail sous des logiciels libres d'ici 2018, mais cette proposition a été rejetée lundi par le parlement du Land.
« C'est la deuxième fois que les Verts, qui se trouvent dans l'opposition, essayent, sans succès, de faire voter la migration des 68 000 postes de travail de la ville vers les logiciels Open Source », a déclaré mercredi Thomas Birk, porte-parole du parti qui milite pour la modernisation de l'État. Celui-ci rappelle que la précédente tentative avait eu lieu en 2007. « Le passage à l'Open Source peut fonctionner », a déclaré le porte-parole des Verts. En faisant basculer plus de 80 % de ses 15 500 postes de travail de Windows vers sa propre distribution Linux, LiMux, et en optant pour OpenOffice.org en remplacement de la suite bureautique de Microsoft, la ville de Munich dit avoir économisé plus de 11 millions d'euros depuis cette migration, en novembre de l'année dernière. Selon Thomas Birk, « l'exemple de Munich prouve que le passage à l'Open Source ne relève pas de la magie ».
Mais, toutes les migrations ne se passent pas aussi bien. En novembre dernier, la ville de Fribourg avait annoncé qu'elle renonçait à OpenOffice pour revenir à la suite bureautique de Microsoft : la migration s'était accompagnée de graves problèmes de fonctionnement. Thomas Birk maintient qu'avec une bonne préparation, il est possible de réussir, mais la coalition entre le Parti social-démocrate (SPD) et l'Union chrétienne-démocrate (CDU) qui dirige le land de Berlin a voté contre la proposition faite par les Verts.
La standardisation et un cloud gouvernemental privilégiés
À la place, le SPD et la CDU ont fait voter un projet en faveur de la standardisation des postes de travail. Conformément à la proposition adoptée lundi, « en principe » celle-ci doit s'appuyer sur des standards ouverts. Selon les parties de la coalition, ces lignes directrices devraient « permettre de faciliter l'échange de documents entre les différentes plates-formes à tout moment ». La coalition voudrait également voir si la mise en place d'un cloud gouvernemental pourrait contribuer à réduire les coûts de licence, comme l'indique leur communiqué. Berlin veut réduire ses coûts, unifier ses différents systèmes informatiques et résoudre le problème de « solutions en silos ».
« Par poste de travail informatique standardisé, la ville entend un hardware identique, mais aussi les mêmes applications de base, notamment pour les logiciels de bureautique et de communication », précise encore le communiqué. Le projet ne dit pas comment la ville peut veiller à l'usage de standards ouverts et de logiciels Open Source, dans la mesure où la législation des marchés interdit aux acheteurs de spécifier à l'avance la nature des produits. « Une motion déposée par les Verts pour rendre obligatoire l'utilisation de standards ouverts a également été rejetée », a déclaré Thomas Birk.
La ville de Berlin rejette encore le passage à l'Open Source
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Réactions
Pour la deuxième fois, la proposition de faire passer la capitale d'Allemagne à l'Open Source a été rejetée par la coalition qui dirige le land. La standardisation et la création d'un cloud gouvernemental sont privilégiés.
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Cet article utilise de manière interchangeable "logiciel libre" et "logiciel Open Source". Les deux concepts n'ont pourtant rien à voir : le "logiciel OpenSource" n'est défini que par le fait que le code source est founit (source: http://opensource.org/osd). Le "logiciel libre", quant à lui, implique au moins 4 libertés (si l'on se réfère à la licence GPL, mais bien plus si on se réfère à une licence de type BSD) : exécution du code, étude du fonctionnement (donc accès au code source), redistribution de copies, redistribution de versions modifiées.
Signaler un abusMerci de faire attention aux mots que vous employez !
J'approuve pleinement ce qu'a écrit sTomcaT, et j'ajoute que l'opposition globale entre Open Source et logiciels propriétaires n'a pas de sens. Il faut faire coïncider le mieux possible un besoin avec une péréquation entre avantages, inconvénients, et coûts globaux (acquisition, migration, formation, solidité de la communauté OS...). C'est donc au cas par cas que l'on adoptera ou non une solution Open Source. L'informatique professionnelle se doit d'utiliser indifféremment l'un et l'autre, sans dogmatisme. Mais si c'est une question de religion...
Signaler un abusEstimez-vous heureux d'être "seulement" obligés de bosser sur MS Office, je connais des boîtes où, pour fabriquer des documents de 2 pages tout simples, ils croient que c'est InDesign ou rien.
Signaler un abusLe parlement du Land remercie bien Mr Gates pour la petite enveloppe...
Signaler un abusVoilà un article "troll" qui va à nouveau ouvrir des guerres de clocher : opensource contre propriétaire ! La preuve avec le premier commentaire !
Signaler un abusNe s'intéresser qu'aux coûts de licence est réduire la vie de l'entreprise à bien peu. Sa valeur passe essentiellement par l'humain qu'il faut alors former. Economies d'un côté, coûts d'un autre côté.
Professionnelllement, j'utilise MS Office ; personnellement, Libre Office. Pour moi, il y a tout de même une différence entre les 2 et, malgré plusieurs mois d'utilisation du "libre", je me sens toujours limité dans ce cadre.
Alors, oui, je suis très frustré que MS Office soit un standard "de fait" mais je constate aussi que, certainement sous la pression du monde libre, cette suite a su évoluer et garde tout de même une longueur d'avance en termes de fonctionnalités et, surtout, d'ergonomie... mais je reviens dans la guerre de religion là :)
si ils ont de l'argent et de la liberté à perdre avec des logiciels propriétaires c'est leur problème , tant pis pour eux !
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