La transformation digitale s'impose aujourd'hui aux entreprises. Mais comment, en pratique, les « bons élèves » réussissent-ils ce défi ? Deux enseignants-chercheurs, David Autissier et Emily Métais, ont cherché la réponse auprès de cinq entreprises emblématiques : Axa, Pernod Ricard, Sanofi France, Schneider Electric, les Echos.
Après une courte introduction rappelant les enjeux, l'essentiel du livre se compose d'une analyse par entreprise. Celle-ci comprend à chaque fois un descriptif du contexte, des objectifs, des initiatives et des bonnes pratiques. Enfin, une très synthétique conclusion tire des leçons générales des cas étudiés.
Beaucoup de faiblesses
Si le concept de l'ouvrage est intéressant, celui-ci a cependant plusieurs faiblesses. D'abord, aucune justification n'est apporté sur le choix des entreprises en dehors de la diversité des secteurs économiques. Si le choix est fait au hasard ou au fil d'opportunités d'entreprises ayant accepté de témoigner, il aurait fallu le mentionner. Certains a priori sont aussi un peu curieux : par exemple, qualifier le groupe Les Echos de « groupe média le plus digitalisé » est un peu excessif et discutable, sauf à considérer que le classement des entreprises en matière de maturité digitale, créé par ce titre et utilisé dans l'introduction, en est la preuve.
De même, le texte cède aux facilités, adopte le jargon globish des consultants et les tics de langage du moment, jusqu'à invoquer dans l'introduction encore une fois bien légèrement Joseph Alois Schumpeter, décidément à la mode chez les gourous de la transformation digitale (parce que « transformation numérique » est moins chic). Enfin, si les bonnes pratiques sont mises en avant, les difficultés rencontrées sont passées sous silence (tout comme le coût ou la rentabilité des actions) et le discours sur les entreprises étudiées est pour le moins laudatif.
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