L’annonce officielle a eu lieu lundi 5 février. Trois jours avant la présentation de ses résultats financiers, la Société Générale a présenté un projet de réorganisation qui devrait se solder par la suppression de 947 postes sur son siège de la Défense. 20% des effectifs des services informatiques, soit environ 150 postes seront impactés, de même que certaines fonctions de support. Lors de la présentation de la feuille de route stratégique en septembre 2023, la Société Générale avait annoncé un objectif d’amélioration progressive et significative de son coefficient d’exploitation à travers notamment la réalisation d’un montant d’environ 1,7 milliard d’euros d’économies brutes en 2026 par rapport à 2022. Ce montant inclut des économies additionnelles d’environ 700 millions d’euros provenant de nouveaux projets lancés dans l’ensemble des entités afin notamment de « rationaliser les systèmes d’information, d’optimiser les processus d’achats ou de simplifier l’organisation », a précisé la banque
D’où l’objectif de « regrouper et mutualiser certaines activités et fonctions, de supprimer des strates hiérarchiques pour alléger les processus de décision et de redimensionner certaines équipes du fait de la revue de projets ou de processus ». Dans ce contexte, plusieurs entités au sein du siège en France envisagent des évolutions d’organisation qui s’effectueront sans départs contraints, au travers des mobilités internes, des transitions d’activité ou des départs volontaires, a assuré la société qui s’engage à appliquer l’ensemble des mesures d’accompagnement en vigueur dans son pacte social. Ce projet de réorganisation est soumis à la consultation des instances représentatives du personnel. Parmi elles, la CGT s’interroge sur la pertinence d’un tel plan.
Des inquiétudes sur la surcharge de travail
Dans une communication aux salariés, la confédération alerte sur « le poids réel de l’ensemble de ces projets dans les 1,7 milliards d’économies annoncés aux marchés le 18 septembre lors du capital market day. ». Quels seront les réels leviers pour accroître l’efficacité opérationnelle alors que 5% des effectifs des services centraux vont être brusquement coupés ? », s’inquiète la CGT SG par la voix de Philippe Fournil, délégué national. Des craintes sur l’impact de ces coupes sur la charge de travail des salariés restants sont particulièrement évoquées « alors que les améliorations de processus et d’outils promis ne seront certainement pas en place en quelques semaine ». De son côté, la CFDT interpelle sur l’aspect économique du dossier et indique que le CSE des Centraux Parisiens sera bientôt consulté et procédera à une expertise qui permettra une analyse précise.
Selon elle, l’ensemble ne pourra se faire sans un accord d'accompagnement sécurisant pour les salariés qui seront concernés, le reclassement interne et la formation doivent être une priorité et les solutions de mobilités doivent être facilitées par un réel dispositif adapté. Un CCE extraordinaire aura lieu en février prochain, les premiers départs devant intervenir en mars. Pour rappel, ces réductions s’ajoutent à celles découlant du plan Vision 2025 visant à fusionner les deux réseaux de banque de détail en France, Société générale et Crédit du Nord. Le directeur général Slawomir Krupa fraîchement nommé à la Société Générale prévoit déjà la suppression de 3700 postes répartis jusqu’en 2025 et la fermeture de 650 agences françaises.
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