En 2024, 75% des entreprises ont fait de l'IA une priorité stratégique, selon une étude de F5 auprès de 700 décideurs IT dans le monde. Elles n'étaient que 17% dans ce cas en 2020. Un bond logique compte tenu des attentes des entreprises. Celles-ci escomptent des gains de productivité de 42% dans la génération de contenus, de 33% dans le support clients (via les chatbots) ou encore de 31% dans la synthèse de réunions et l'écriture de documents de travail. Fortes de ces anticipations, la quasi-totalité des entreprises (94%) prévoit d'accroître ses investissements dans la technologie au cours des 24 mois qui viennent.

Sauf qu'entre les ambitions et la réalité, beaucoup reste à faire. « Les résultats de notre recherche suggèrent que les déploiements d'IA au service de fonctions moins stratégiques pourraient être les plus courants à ce jour. C'est probablement parce que la majorité des organisations ont encore du mal à mettre en place les fondations nécessaires. Le danger est qu'elles avancent dans leurs déploiements sans les conditions préalables essentielles à un succès à long terme », écrivent les auteurs de l'étude.

Des déploiements, mais pas de stratégie

Selon F5, les trois quarts des organisations ne disposent ni d'une stratégie data ni d'un niveau de qualité de la donnée suffisant pour mettre en oeuvre les applications d'IA les plus prometteuses. Si 53% d'entre elles ont défini une stratégie data pour supporter l'IA, moins d'une sur quatre est parvenue à réconcilier ses différents silos de données. 41% des entreprises expliquent ainsi être en train de réarchitecturer l'organisation de la data pour supporter les applications basées sur l'IA. Un travail de fond indispensable pour réellement tirer les bénéfices attendus des applications d'IA.

L'étude souligne également le manque de maturité d'une bonne part des organisations : 47% ont ainsi déployé des solutions à base d'IA sans avoir défini de stratégie en la matière, « annonçant des déceptions à venir ». En revanche, près de 8 entreprises sur 10 ont identifié des cas d'usage de la technologie, 39% des répondants citant l'automatisation de workflows comme priorité.

Les coûts de l'IA préoccupent plus que sa sécurité

Alors que les déploiements s'accélèrent, près des deux tiers des responsables informatiques s'inquiètent des coûts de calcul que suppose la technologie. Cette préoccupation devance même de 5 points la sécurité des modèles, hier souvent citée par les décideurs IT comme le principal point d'attention des projets d'IA. La performance des modèles sur l'ensemble de leur cycle de vie arrive juste derrière, soulevant des inquiétudes chez 55% des personnes interrogées. D'ores et déjà, en moyenne, une entreprise exploitant l'IA fait en moyenne tourner près de 3 modèles (2,9 précisément).