Habitué des allées du Consumer Electronic Show de Las Vegas depuis quatre ans, le groupe français La Poste y présente cette année une application mobile d'e-santé qui s’appuie sur la plateforme d’interconnexion IoT qu'il a présentée lors d’un précédent CES. L'application La Poste eSanté est décrite comme un carnet de santé numérique, positionnée sur le terrain de la prévention et de la surveillance médicale, et qui pourrait apporter un soutien intéressant aux équipes médicales en cas de maladies chroniques ou de suivi post-opératoire des patients. Les informations collectées par l’utilisateur de l’application pourront provenir des dispositifs connectés qu’il a lui-même achetés (thermomètres, pèse-personne...) ou bien de matériels fournis par les équipes médicales, comme un tensiomètre ou un spiromètre pour mesurer les volumes d’air inspirés et expirés par une personne.
D’autres applications développées par des hôpitaux peuvent aussi venir s’interconnecter à la plateforme, par exemple pour préparer des hospitalisations ou accompagner le retour à domicile avec le suivi de certaines données. A travers l'app mobile qui sera disponible cette semaine sur les boutiques en ligne d’Apple et Google, les particuliers pourront donc réunir diverses données de santé dont leur carnet de vaccinations, leurs résultats d’analyses médicales et les données remontées des dispositifs connectés dont ils se servent. Ces informations sont stockées par La Poste sur la plateforme sécurisée de sa filiale Docapost et pourront être partagées avec les professionnels de santé.
Les solutions de numérisation des parcours de santé de Tactio sont intégrées à l'application proposée par La Poste via Docapost (agrandir l'image).
Des partenariats avec Tactio, Visiomed, Huawei et Terraillon
Le groupe français, qui cherche activement à se diversifier, pour compenser la réduction d’activité de sa branche Courrier, a ainsi l’ambition de jouer un rôle de tiers de confiance dans un écosystème dans lequel pourront intervenir médecins de ville et hôpitaux, laboratoires, mutuelles et fournisseurs d’objets connectés. Sa filiale Docapost est déjà l’un des principaux hébergeurs de données de santé avec plus de 45 millions de dossiers gérés, rappelle La Poste qui a par ailleurs lancé l'an dernier le service « Veiller sur mes parents » fourni à travers ses équipes de facteurs auprès de ses clients seniors.
Depuis le mois de juin dernier, à travers Docapost, La Poste a engagé plusieurs partenariats, notamment avec l’entreprise montréalaise Tactio qui numérise les parcours de soins mobiles et connectés, et dont il intégrera les solutions. Cet automne, Docapost a également signé avec Visiomed Group spécialisé dans la télémédecine (sous la marque BewellConnect) et avec le fournisseur chinois Huawei qui apportera son expertise en infrastructure, réseaux et visioconférence pour faciliter la collaboration entre les équipes médicales et prendre en charge les patients via des téléconsultations. Au nombre des autres partenariats, les balances connectées de Terraillon seront intégrées au parcours de soin de Tactio pour la télésurveillance de l’obésité.
Au CES 2018, modélisation 3D à travers un clone numérique
La Poste précise que des tests cliniques sont menés en ce moment par plusieurs établissements hospitaliers dont l’Ircad, l’IHU de Strasbourg, l’Institut Hartmann, l’hôpital Bichat et l’Institut Giptis à Marseille, sur les maladies rares. A Las Vegas, des démonstrations seront présentées sur l’utilisation de l’espace numérique santé de La Poste par la start-up Visible Patient qui propose un service en ligne de modélisation 3D permettant à un expert médical de disposer d’un clone virtuel réalisé à partir d’une image scanner ou IRM.
A Las Vegas, sur le Consumer Electronic Show 2018, la start-up Visible Patient présentera ses modélisations 3D sur l'espace numérique de La Poste. (crédit : Visible Patient)
bonjour,
Signaler un abuscomment la poste gagne-t-elle de l'argent ? avec les données personnelles ?
merci
La Poste diffuse-t-elle cette application en open source ? Dans le cas contraire, comment faire raisonnablement confiance à une application de santé éditée par un groupe de communication et surtout par un groupe financier ? Quel est le modèle économique de cette application ? Qu'est-ce qui garantie que les données ne seront pas utilisées par la Banque Postale ou vendues à des banques/sociétés de crédit tierces ?
Signaler un abusOù est le journalisme, où est l'investigation ?
Cet article n'a aucune réflexion ni aucun recul sur le sujet traité, on est en droit de se demander s'il ne s'agit pas d'une simple publicité déguisée.