Les budgets informatiques étant nécessairement limités, la part consacrée au « run » (opérations courantes) impacte directement celle consacrée au « build » (projets), notamment à l'innovation, qui ne peut disposer que de ce qui reste. Or, selon une étude de Coleman Parkes pour Boomi (groupe Dell Technologies), cette part consacrée au « run » est enfin devenue minoritaire dans les budgets IT alors qu'elle en constituait traditionnellement plus ou moins les quatre cinquièmes. Les budgets se découperaient désormais en trois parts à peu près équivalentes : fonctionnement / opérations courantes (« run »), modernisation (« build ») et innovation. Même le dilemme classique entre l'investissement dans l'ERP et l'abandon d'un outil lourd et coûteux pourrait trouver une solution.
Ainsi 68 % des entreprises de la zone EMEA et 83 % en France consacrent la majeure partie de leur projets IT à une migration applicative dans le cloud. La modernisation de l'ERP pourrait ainsi passer par cette mogration et c'est d'ores et déjà l'intention de 53 % des architectes d'entreprises interrogés. La modernisation architecturale vise notamment à transformer un centre de coût, l'ERP, en « facilitateur de la croissance stratégique ». Cette évolution vise avant tout à garantir la disponibilité, la performance et la sécurité applicative (57 % des réponses), devant une stimulation de la croissance (52%) et un gain d'agilité (52%).
De vraies difficultés persistent
Mais cela ne veut pas dire que le cloud sera une baguette magique : les difficultés sont réelles et les managers IT en sont conscients. Les contraintes à respecter sont importantes. Pour commencer, il s'agit de l'excellence de l'expérience clients (52 % des répondants en zone EMEA et 54 % en France) mais aussi par l'intégration de leurs applications (47 % des répondants en zone EMEA et 45 % en France) ou encore par l'agilité informatique (40 % des répondants en zone EMEA et 42 % en France).
Pour malgré tout atteindre les objectifs, plusieurs options sont envisagées. La première est de normaliser et consolider les applications (76 % en zone EMEA, 73 % en France). Mais la migration de l'infrastructure dans le cloud est aussi une piste importante (75 % en zone EMEA et 76 % en France) qui fait à peine de l'ombre à la consolidation des infrastructures traditionnelles (69 % en zone EMEA et 68 % en France).
L'intégration est un talon d'Achille
Mais l'intégration applicative est bien le principal talon d'Achille de cette stratégie. Le manque de technologies d'intégration capables de capturer des données provenant des équipements ou sources existantes est dénoncé (51 % des répondants en zone EMEA et 57 % en France). Mais le coût lié à la maintenance de multiples technologies d'intégration (43 % des répondants en zone EMEA et 45 % en France) ou encore de la pénurie de compétences adéquates en matière d'intégration (39 % des répondants en zone EMEA et 38 % en France) sont également des sources d'inquiétude.
Le recours à l'iPaaS peut alors s'avérer être une option intéressante. Les avantages sont bien identifiés par les répondants : conception et adaptation d'API (23 % en moyenne), optimisation de l'activité avec des réseaux de partenaires (19 %) et synchronisation de l'ensemble des données de l'entreprise (17 %, 26 % en France) pour qu'elles soient 100 % dédiées aux objectifs de celle-ci.
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