Le Serious Fraud Office, agence britannique en charge des investigations relatives aux fraudes, a décidé d'enquêter sur le rachat de l'éditeur Autonomy par le groupe américain HP. C'est ce qu'a indiqué ce dernier dans un document déposé à la SEC (Securities and Exchange Commission) avant son assemblée annuelle des actionnaires.
En novembre dernier, HP avait annoncé une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars, conséquence, selon lui d'erreurs comptables sérieuses faites par Autonomy avant son rachat. Le fournisseur avait annoncé avoir été informé un mois plus tôt par des représentants du Ministère américain de la Justice de l'ouverture d'une enquête concernant l'éditeur britannique.
La firme de Palo Alto, qui avait précédemment fourni des renseignements au Serious Fraud Office britannique, au Ministère américain de la Justice, ainsi qu'à la Securities and Exchange Commission sur des « irrégularités comptables, des manques d'informations et de fausses déclarations faites par Autonomy avant son rachat », coopère actuellement avec les trois agences d'investigation.
Une acquisition surveillée de façon inadéquate
Le fondateur d'Autonomy, Mike Lynch, a réfuté toutes les allégations d'irrégularités dans une lettre adressée en novembre au conseil d'administration de HP. « Il est choquant que HP porte des accusations non spécifiques, mais hautement dommageables dans le domaine public, sans avoir procédé à aucune notification préalable ni établi de contact avec moi-même, en tant qu'ancien PDG d'Autonomy » s'est-il défendu dans ce courrier.
HP est impliqué dans un certain nombre de poursuites avec ses actionnaires, concernant, entre autres, l'annonce de la charge liée à l'acquisition d'Autonomy. Les conseillers en investissement vont également demander le remplacement de certains membres du conseil d'administration et de l'auditeur indépendant, Ernst & Young, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de HP qui aura lieu le 20 mars. Ils accusent les dirigeants d'avoir surveillé l'acquisition d'Autonomy de façon inadéquate.
L'entreprise a besoin de stabilité dans son leadership
CtW Investment Group, qui travaille avec les fonds de pension parrainés par des filiales de Change to Win - une fédération de syndicats représentant plus de six millions de membres, a demandé le mois dernier aux actionnaires de HP de voter contre la réélection des administrateurs Kennedy G. Thompson et John L. Hammergren, et la ratification de Ernst & Young en tant qu'auditeur indépendant lors de la réunion. Institutional Shareholder Services a également recommandé aux actionnaires de voter contre la réélection du président du conseil d'administration Ray Lane, de John L.Hammergren et également de G.Kennedy Thompson.
« La perte de certains de nos dirigeants de manière abrupte et désordonnée pourrait nuire à nos efforts visant à stabiliser la société », a déploré Rajiv Gupta, l'un des dirigeants indépendants de HP dans une lettre adressée hier aux actionnaires. « Ce dont l'entreprise a besoin, c'est de la stabilité et la cohérence de son leadership afin que le conseil d'administration et l'équipe de direction puissent consacrer toute leur attention et leur énergie à la mise en oeuvre de notre plan stratégique. »
Le conseil d'administration de HP a, dans une lettre séparée, recommandé aux actionnaires de voter pour chacun des nommés au conseil d'administration, dont Ray Lane, John L.Hammergren et G.Kennedy Thompson. Il a également recommandé la ratification de Ernst & Young comme auditeur indépendant.
La justice britannique enquête à son tour sur HP/Autonomy
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Réaction
Le bureau des fraudes britannique a ouvert une enquête sur les conditions du rachat de l'éditeur britannique Autonomy par HP. Aux Etats-Unis, le département de la Justice s'intéresse lui aussi à cette affaire.
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