La fondation Eclipse veut changer de braquet en Europe. Comptant déjà deux-tiers de ses membres sur le Vieux Continent - sur un total de 170 - l'organisation est bien décidée à attirer encore un peu plus les entreprises en ouvrant officialisant le transfert de l'ensemble de ses actifs et propriété juridique en Belgique. « La fondation fait un très bon travail en Europe depuis de nombreuses années et nous avons voulu la rendre encore plus efficace », nous a expliqué Mike Milinkovich, directeur exécutif de la Fondation Eclipse. Pour ce faire, la fondation a basculé son centre de gravité de l'Amérique vers l'Europe en créant une structure juridique en Belgique (Bruxelles) dont le statut d'organisation à but non lucratif correspondait le mieux à ses nouvelles attentes, mais pas seulement. « On aurait pu se localiser en France ou en Allemagne mais la Belgique est un choix qui marque le mieux notre ancrage européen », justifie Mike Milinbkovich.
Originaire du Canada, avec actuellement deux-tiers de ses effectifs (une trentaine de personnes) localisés à Ottawa, la fondation Eclipse dispose pour l'heure d'une existence légale aux Etats-Unis en étant enregistrée dans l'Etat du Delaware. Pendant 12 à 18 mois, une co-existence de statuts entre cet Etat et la Belgique sera effective avant une bascule définitive vers Bruxelles. A cette échéance, les deux-tiers des effectifs seront alors européens. Signe des ambitions montantes de la fondation Eclipse en Europe, un environnement Gitlab sur des serveurs hébergés en Suisse est mis en place pour accueillir les projets développés développés par ses membres en Europe nous a confié Gaël Blondelle, vice président du développement de l'écosystème de la Fondation Eclipse.
Prendre de court les fondations Linux, Apache et Mozilla
L'appel du Vieux Continent a-t-il été guidé pour répondre à des impératifs de conformité RGPD ? « On est GDPR compliant depuis le début », tempère Mike Milinkovich. « On est persuadé que notre établissement en Europe est un différenciant et permettra aux décideurs de mieux regarder et considérer la fondation Eclipse ». De là à dire que cette démarche constitue un bon moyen pour l'organisme de mettre des pierres dans le jardin des fondations Linux, Mozilla et Apache - les deux premières incorporées en Californie et la troisième au Delaware - , il n'y a qu'un pas. « L'idée est de prendre cette place pour profiter des projets qui montent autour de l'open source en Europe avec Bosch, Thales et sur l'IoT », fait savoir Mike Milinkovich. « Il ne suffit pas de pousser du code sur GitHub, l'important c'est de garder de la neutralité, la transparence et les bonnes pratiques open source et on veut prendre ce rôle en Europe ».
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