Les DAF misent plutôt sur le statu quo en ce qui concerne la croissance du secteur dans lequel ils exercent, selon une étude réalisée au printemps 2024 par McKinsey auprès de 126 d'entre eux. Pour autant, après avoir mis l'accent sur le court terme les années précédentes, ils affirment vouloir de nouveau se tourner vers l'avenir. 55% jugent ainsi que la planification de long terme et l'allocation de ressources sont des priorités. Un bond de 22 points depuis 2023. Et près des deux tiers considèrent le planning stratégique comme une priorité majeure contre seulement 38% l'an dernier.

Des freins organisationnels, plus que technologiques

Des objectifs qui nécessitent de toute évidence la digitalisation des processus et l'interfaçage avec le reste de l'entreprise, ainsi que la collecte, le traitement et l'exploitation des data indispensables à la planification. Pourtant, les progrès restent lents en la matière. La quasi-totalité des répondants déclare bel et bien que « leurs fonctions financières ont investi dans la numérisation et l'automatisation, quel que soit le degré d'avancement dans leur parcours ». Mais 40% n'ont transformé qu'un quart de ces processus. 80% affirment par ailleurs que, dans les 12 derniers mois, moins d'un processus sur 4 a été numérisé dans leur structure.

La charge de travail existante et le manque de compétences en tête des défis identifiés par les DAF face à la transformation numérique.

L'explication serait plus organisationnelle que technologique. Les plus importants défis évoqués par les répondants sont ainsi une charge de travail déjà très lourde (70%), le manque de compétences adaptées dans l'équipe DAF (67%), des ressources insuffisantes pour investir dans des outils de finance digitaux (62%) et le manque d'infrastructure IT adéquate (56%).

Malgré ces freins, les équipes DAF placent beaucoup d'espoir dans l'IA pour la génération automatisée d'insights qui réduirait l'analyse manuelle (85%) et l'augmentation de la productivité des employés (81%). Pour 71%, l'IA a d'ailleurs déjà amélioré cette dernière. La moitié des DAF placent le soutien à la stratégie parmi les utilisations potentielles de l'IA dans la fonction finance dans les 5 ans à venir et un tiers espère l'amélioration des contrôles et de la comptabilité par l'IA.