Perdant le rattachement direct au Premier Ministre, Mounir Mahjoubi est certes resté secrétaire d'État au Numérique mais sous la double tutelle du Ministère de l'Economie des Finances et de celui de l'Action et des Comptes Publics. Présentée pour des raisons pratiques (la proximité avec les administrations ayant le plus à travailler avec lui), cette mutation du secrétaire d'État est vue par la plupart des observateurs comme une dégradation de la place du numérique dans les préoccupations gouvernementales. D'autant que le communiqué initial de l'Elysée comme les premières déclarations de Mounir Mahjoubi lors de l'assemblée générale du Cigref laissaient penser que l'expression « chargé du numérique » elle-même avait disparu de l'intitulé de son poste.
Depuis, le gouvernement tente de rattraper cet effet d'image désastreux. Et ce n'est ni simple ni gagné d'avance. A l'occasion de la réorganisation de la DINSIC, le communiqué commun du ministère de l'Economie des Finances et de celui de l'Action et des Comptes Publics a ainsi voulu réaffirmer les ambitions numériques de l'État et la place éminente de Mounir Mahjoubi.
La DINCIC reste attachée au Numérique
Déjà, Bercy a confirmé que la « DSI groupe de l'Etat », la DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication), conservait son rattachement à Mounir Mahjoubi. Des missions ambitieuses ont, au passage, été réaffirmée pour la DINSIC et l'ensemble des administrations. La simplification de l'accès au service public passera ainsi par le développement de l'identité numérique publique unique (France Connect n'est pas cité mais on peut supposer que c'est de cela dont il s'agit), une dématérialisation à 100 % des démarches administratives et, stade ultime du « Ne nous le dites qu'une fois », le « Zéro justificatif ».
La culture de l'innovation et l'agilité de l'État seront également favorisées au travers de l'accélération de la politique d'open-data, des « start-ups d'Etat », des « Entrepreneurs d'Intérêt Général » et d'un recrutement plus ouvert pour les administrations. L'avenir n'est pas oublié avec le développement de l'intelligence artificielle, la création d'infrastructures globalisées (comme un Cloud d'État), le soin apporté à la sécurité et à la formation des agents...
Un RSE pour le numérique public
Enfin, la communication de Bercy présente une ultime cerise sur le gâteau : Tech.Gouv. Ce réseau social servira à fédérer les « forces numériques de l'Etat ». Il s'agit bien de faciliter la diffusion de la culture numérique au sein des administrations en accroissant les liens entre les influenceurs et les pionniers.
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