Cette fois, la cause est défendue sur tous les fronts. Des enseignants et directeurs d'écoles jusqu'à l'Apec, en passant par les officines conseillant nos dirigeants. « Dans un monde où les femmes contrôlent ou influencent 80% des décisions de dépenses, alors que 90% des produits et services sont conçus par des hommes, le hiatus est devenu trop important pour que l'on se permette de négliger son impact sur la marche et les résultats des entreprises », dit le Gartner. L'écho est donné par la Conférence des grandes écoles qui soutient l'argument « Ingénieures : un avenir au féminin » avec une campagne de sensibilisation amorcée aujourd'hui 8 mars, à Paris, à l'ESIEA (école d'ingénieurs informatique et électronique) et à l'Estaca (Levallois, école d'ingénieurs des industries du transport). Jusqu'au 13 avril s'enchaîneront ainsi une dizaine de rencontres-débats avec les parties concernées : conseillers d'orientation, parents d'élèves, enseignants, associations de femmes ingénieurs, anciens des écoles... Parmi les établissements impliqués, se retrouvent la plupart de ceux qui alimentent le vivier des futurs informaticiens et consultants intervenant dans le secteur des technologies de l'information : le 15 mars à l'ENST Bretagne (SupTélécom), le 21 mars à l'institut d'optique (pour les écoles de Paris-Sud, Polytechnique, Supelec, HEC, Ifips d'Orsay), le 21 mars à l'Estaca de Laval, le 24 mars à l'école d'ingénieurs informatique, automatique, électronique de Valenciennes et le 27 mars à Bordeaux, le 29 mars aux Arts et Métiers de Paris (avec l'EPF de Sceaux, l'école d'ingénieurs des technologies de l'information et du management de Villejuif, l'ESIEA d'Ivry, Telecom INT et INT Management), le 31 mars à l'ENS Chimie de Lille et le 13 avril à l'Esigelec de Rouen. De même, la conférence des directeurs des écoles d'ingénieurs (CDEFI) fait de la valorisation des carrières professionnelles des femmes son cheval de bataille pour conforter le taux de féminisation des cohortes d'ingénieurs (20% au début des années 90, 25% en 2005). Le projet européen Prometea que pilote la CDEFI pendant 26 mois (jusqu'en décembre 2007) est une étude qualitative axée sur une comparaison des parcours professionnels des hommes et des femmes dans la recherche et en R&D dans 13 pays du continent, avec la contribution de 18 partenaires académiques, industriels et associatifs. En octobre prochain (les 26-27), un colloque fera le point sur ce thème, avant la publication des résultats de l'enquête prévue pour décembre, à destination des acteurs concernés (pouvoirs publics, financeurs, comités scientifiques, départements R&D des entreprises). 21% de femmes en informatique, 44% dans le secteur études-conseil Pour l'Apec (Agence pour l'emploi des cadres) qui s'est intéressée au sort des femmes de 40-45 ans, celles-ci ont une nette tendance à relativiser l'effet « plafond de verre » qui se traduit par un taux voisin de 10% de femmes aux postes de dirigeants. Elles assument en bloc et en général : - le rejet du carriérisme, ce qui fait de leur parcours une accumulation d'expériences et d'apprentissages plutôt qu'une course à la réussite, une notion qu'elles assimilent d'ailleurs plus à un équilibre entre sphère professionnelle et sphère personnelle ; - des parcours le plus souvent non linéaires, fruit du hasard ou d'un choix au feeling plus que résultat d'un choix stratégique ; - l'importance de leur propre attitude, qu'elles se reconnaissent dans l'un des trois catégories repérées : les pro-actives, les opportunistes ou les suiveuses. Il reste que, d'après le palmarès des taux de féminisation des emplois cadres selon les secteurs d'activité, l'informatique tire encore trop peu parti de cet apport. A l'embauche, la profession compte une femme informaticienne (21%) pour quatre hommes. Pour l'industrie pharmaceutique, le taux est de 54% ; et de 44%, pour la fonction études et conseil. Selon le Gartner, en Europe, à peine 6% des services informatiques des entreprises sont dirigés par des femmes, contre 20% en Amérique du Nord. Et à l'horizon 2012, si rien ne change dans les comportements, 40% des femmes travaillant dans le secteur des technologies de l'information se seront éloignées des voies classiques d'évolution de carrière de ce secteur (chef de projet, etc.). De quoi susciter des actions et réactions... jusqu'au 8 mars 2008 et la prochaine journée des femmes.
La femme est (aussi) l'avenir de l'informatique
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Réaction
Les enquêtes et campagnes de sensibilisation se multiplient pour prôner un équilibre des forces hommes-femmes, dans les métiers à connotation technique. Une parité si ce n'est quantitative, au moins qualitative.
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