Entre Huawei et les Etats-Unis, la guerre continue de plus belle. Après avoir déclaré en mars dernier que l'entreprise chinoise - au même titre que ZTE, Hytera Communications, Hangzhou Hikvision Digital Technology et Dahua Technology - posait un risque inacceptable pour la sécurité nationale, la FCC (Federal Communications Commission) monte la pression d'un cran. L'autorité de régulation des télécoms américaine veut ainsi revoir ses règles de certifications concernant les équipements réseaux et télécoms des fabricants chinois. En cas d'adoption, c'est toute leur activité qui risque d'être compromise. « Dans le présent avis de proposition de réglementation, nous proposons d'interdire l'autorisation de tout équipements figurant sur la liste des équipements et services que la Commission tient en application à la loi sur les réseaux de communications sécurisés et fiables de 2019. Un tel équipement présente un risque inacceptable pour la sécurité nationale des États-Unis et la sécurité et sûreté des personnes », explique la FCC dans son document.
Ces mauvaises relations ne datent pas d'hier. En 2012 déjà, Huawei et ZTE avaient été pointés du doigt par les Etats-Unis. En cause, le fait de présenter une menace pour la sécurité nationale, avec à la clé le conseil pour les entreprises américaines de ne pas acheter leurs équipements. Fin 2018 Donald Trump alors président des Etats-Unis avait également menacé les deux entreprises chinoises avant quelques mois plus tard de promouvoir un plan pour soutenir leurs concurrents.
Une période de consultation d'un mois s'ouvre
« Bien qu'ayant identifié des problèmes de sécurité avec des équipements de télécommunications de Huawei et ZTE en 2019 et au cours des dernières années, l'agence a continué d'approuver leurs équipements. Cette fois, nous proposons de leur fermer la porte », a prévenu Jessica Rosenworcel, présidente par interim de la FCC, avocate et membre du parti Démocrate. « Il s'agit de bon sens, cela permettra de mieux aligner nos procédures d'autorisation d'équipement avec nos politiques de sécurité nationale ». Sans surprise on constate un son de cloche identique du côté de Brendan Carr, membre de la FCC, avocat et membre du parti Républicain : « nous lançons cette demande avec un objectif simple et important, protéger les réseaux de communication américains et la sécurité nationale. Nous défendons aussi des valeurs 5G que la Chine communiste ne partage clairement pas avec les Etats-Unis en travaillant avec des entreprises fournissant des équipements pour nos réseaux dans lesquels nous pouvons avoir confiance, et avec qui nous partageons nos engagements de transparence, d'état de droit et de l'Homme ».
Pour inciter les entreprises à ne plus utiliser les équipements de fournisseurs chinois, la FCC avait déjà proposé des aides financières. Mais l'agence envisage d'autres mesures pour encadrer cette transition et la rendre plus acceptable pour les opérateurs et clients. D'ici là, une période d'un mois s'ouvre pour permettre à la FCC de recueillir tous les avis des entités susceptibles d'être affectées par un changement de règles, comprenant aussi bien les opérateurs, les titulaires de licence radiofréquence que les fabricants d'équipements de communication. Reste à savoir ce qu'il adviendra en cas de levée de boucliers de leur part avec dans la balance leurs intérêts économiques d'un côté et la nécessité de préserver les enjeux de sécurité nationale de l'autre.
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