En bêta depuis fin septembre, la version 33 de la distribution Linux Fedora est maintenant téléchargeable dans sa version définitive. Fruit de la communauté du projet Fedora, en collaboration avec Red Hat qui le soutient, le système d’exploitation est chapeauté par le Fedora Council dont les réunions se tiennent via un canal IRC public. Fedora est utilisé par Red Hat pour mettre en oeuvre des technologies qu’il utilisera ensuite sur sa version commerciale RHEL. Cette v.33 est disponible en version Workstation, Server et IoT, ainsi que dans des variantes pour l’environnement KDE Plasma, Xfce, divers environnements desktops, auxquelles s’ajoutent des images pour des terminaux ARM tels que les Raspberry Pi 2 et 3.
Au premier rang des nouveautés de Fedora 33, on trouve, pour toutes les variantes desktops, la présence par défaut du système de fichiers BTRFS, Butter FS. « C’est un virage important : nous avons utilisé ext filesystems depuis Fedora Core 1 », souligne la communauté dans fedoramagazine.org en justifiant que « BTRFS offre quelques fonctionnalités vraiment convaincantes pour les utilisateurs, dont une compression transparente et copy-on-write ». Pour l’instant, seules les fonctionnalités de base du système de fichiers sont utilisées par défaut, mais l’ensemble des fonctionnalités devraient arriver dans les versions futures de la distribution. Pour certains utilisateurs toutefois, le choix de BTRFS par défaut apparaît surprenant, comme le signale un utilisateur expert tel qu’Adrien D. de Linuxtriks, qui rappelle dans une vidéo de commentaires très complète que Red Hat a lui-même déprécié le support de BTRFS. Il est toutefois toujours possible, ajoute-t-il d’installer LVM et EXt4 (ou autre) ou d’effectuer des partitionnements classiques.
Gnome 3.38 fait le tour du propriétaire
Fedora 33 Workstation inclut Gnome 3.38, dernière version de l’environnement desktop qui comporte maintenant un tour du propriétaire après l’installation pour aider les utilisateurs à découvrir ses fonctionnalités. Il améliore aussi l’enregistrement de l’écran et le support multi-écrans. En août, la communauté Fedora a déjà présenté les principaux apports de la v.33 Workstation dont une meilleure gestion thermique et un pic de performance sur les puces Intel par l’installation de thermald par défaut. On trouve aussi des arrières-plans animés.
Une liste détaillée des modifications opérées sur Fedora 33 a été publiée sur fedoraproject.org. C’est aussi avec cette version que Fedora IoT devient une édition officielle. Comme son nom l’indique, elle est conçue pour fonctionner sur une multitude de matériels. Basée sur le système de gestion de versions ostree, pour une mise à jour et une restauration sécurisée, elle prend en compte l'initiative open source Platform AbstRaction for SECurity (Parsec) visant à fournir une API commune aux services de sécurité matérielle et de chiffrement de façon indépendante à la plate-forme.
Fedora CoreOS, version émergente pour l'exploitation de containers
Autre changement, Nano est maintenant l’éditeur de texte proposé par défaut sur la dernière version de Fedora. Celle-ci comprend par ailleurs les mises à jour de différents packages très utilisés comme Ruby, Python et Perl, tandis que Python 2.6 et 3.4 sont retirés, de même que le module httpd mod_php, au profit du module php-fpm jugé plus performant et plus sécurisé. Dernier point, .Net Core sera disponible sur l’image aarch64 de Fedora 33 Workstation en plus de x86_64.
A signaler aussi Fedora CoreOS, édition émergente de l’OS décrit comme un système d’exploitation minimal se mettant automatiquement à jour pour l’exploitation sécurisée et à l’échelle des charges de travail conteneurisées. Plusieurs fils de mise à jour (stable, testing, next) peuvent être suivis pour les updates automatiques qui se font à peu près toutes les deux semaines, explique la communauté du projet. Le prochain flux est basé sur Fedora 33
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