La Dinum (direction interministérielle du numérique) a lancé il y a quelques mois une mission Label visant à publier un catalogue de solutions pour que les acteurs publics (administrations, collectivités...) puissent trouver aisément des solutions adaptées à leurs besoins. La direction de cette mission a été confiée à Sabine Guillaume. Un catalogue de plus de 200 solutions a ainsi été récemment mis en ligne, baptisé Catalogue GouvTech. Il propose un système de filtrage : par domaine (bureautique, dématérialisation, etc.), par type de licence (libre ou non), par déploiement cloud/on premise et par disponibilité dans des centrales d'achat (UGAP, UNIHA, etc.). Il n'y a qu'une quinzaine de solutions présentées comme open-source dans la liste, dont le kit développé en interne par la Dinum « demarches-simplifiees.fr ».
Ces solutions recommandées doivent notamment offrir « des garanties en matière de protection des données personnelles, de réversibilité, de pérennité et de conformité aux grands principes du numérique public (référentiels, ouverture des données, accessibilité). Elles doivent également favoriser la mutualisation entre administrations, afin d'éviter que chacune ne redéveloppe ou ne finance à nouveau une solution existante. » Mais les conditions générales d'utilisation avertissent que tous les éléments d'information proviennent de simples déclarations des fournisseurs que la direction interministérielle du numérique n'a pas vérifiées et refuse de valider. Aucune garantie d'aucune sorte n'est fournie par cet organisme. Il est toujours possible pour les fournisseurs de demander un référencement dans ce catalogue en utilisant un lien présent sur la page d'accueil.
La qualification des solutions open source en question
L'utilité d'une telle liste sans la moindre garantie et basée sur les seules déclarations des fournisseurs (comme l'auto-évaluation sur 70 critères de bonnes pratiques) reste bien entendu à démontrer. La Dinum indique qu'une version avec véritable labellisation est prévue à terme. Parmi les points posant problème, la qualification de solution « open source » pour une quinzaine de solutions (sur un total de plus de 200 mises en avant) a notamment fait tiquer. Les fiches ne comportent en effet aucune mention sur la licence de chaque solution qualifiée d'open source (et non de logiciel libre) et certaines licences sont, de ce point de vue, douteuses (il n'existe pas réellement de définition opposable aux deux termes en dehors de la communauté du logiciel libre). La mise en avant d'une grande majorité de solutions propriétaires (en contradiction avec une politique officiellement pro-logiciels libres) et le manque de sérieux dans la qualification d'open source ont provoqué l'ire de l'April (association pour la recherche en informatique libre).
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