L’impact du confinement, et plus encore du déconfinement sur les conditions de travail des salariés a fait couler beaucoup d’encre et inspiré diverses études et analyses. Dernière en date celle réalisée par ManpowerGroup auprès de 1 000 salariés en France et autant en Allemagne, en Italie, au Mexique, à Singapour, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Selon les résultats, 93 % des actifs interrogés dans ces 8 pays affirment que la pandémie a affecté leur vie professionnelle. Si 38 % ont travaillé à domicile pendant la crise, 11 % ont été placés en chômage technique, une situation qui a marqué le Royaume-Uni (21 %)  ainsi que l'Italie (19 %). Dans le même temps,  33% des répondants ont subi une baisse de salaire, correspondant en grande partie à une diminution des heures de travail (34 %). 

Dans ce  contexte, trois éléments se détachent nettement. Parmi ceux-ci le maintien dans l’emploi constitue la principale priorité des actifs interrogés. En France, ils sont 91% à exprimer ce souhait (un chiffre qui atteint 98% chez les 56-74 ans). La crise a également généré de fortes attentes des collaborateurs sur le plan de la montée en compétences. En effet, 87% des répondants français aimeraient bénéficier, à l’avenir, de nouvelles opportunités d’apprentissage ou de coaching, notamment à distance. L'étude a également permis d'identifier le sentiment des collaborateurs sur leur retour en environnement professionnel. Parmi les plus préoccupés, on trouve les Américains, les Espagnols et les Mexicains, mais aussi les femmes, la génération des 24-39 ans, et les parents de jeunes enfants. 

Optimiser vie privée et vie pro

 

Trois éléments ont été mise en avant par les salariés interrogés par ManPowerGroup après le confinement. (Crédit photo: ManPowerGroup)

Dans l’Hexagone, l’envie de revenir au bureau est essentiellement liée aux motivations suivantes : le désir de socialisation (34 %), la collaboration avec les collègues (32%) et la possibilité de mieux séparer vies professionnelle et personnelle (28%). Des attentes fortes des salariés en matière de flexibilité font partie des éléments qui ressortent également de ce rapport. Ainsi, la majorité de répondants des 8 pays souhaitent conserver la souplesse acquise durant la crise du Covid-19. Pour 43%, cet épisode aurait même marqué la fin du travail à temps plein au bureau. Ils sont également plus nombreux à militer pour 2 jours de télétravail par semaine que pour du télétravail à 100%. Côté employeurs, près d’un tiers projettent de proposer davantage de travail a distance à leurs collaborateurs , tandis que 10% prônent le distanciel à plein temps.  

Des attentes en termes de communication

Dans le même temps,  80% des salariés jugent prioritaire la mise en place de communications plus régulières de la part de leur direction. La transparence est d’ailleurs citée comme une valeur clé par les Français, avec 43% de demandes d'échanges dans ce contexte particulier. Enfin, de tous les pays étudiés, c’est en France que les actifs se montrent le moins inquiets à l’idée d’une deuxième vague épidémique. Du coup, ce sont eux qui se montrent les plus réticents à l’idée de communiquer leurs informations personnelles et médicales à leur employeur, dans le cadre de la mise en place de mesures pour lutter contre l’épidémie.  Ils sont également les plus nombreux à penser que la réalisation de tâches 100% au bureau permettrait de faire progresser leur productivité.