La région Bretagne poursuit sa dynamique autour de la filière cybersécurité pour former et recruter dans un secteur manquant de ressources hautement qualifiées. En tant que membre du Pôle Excellence Cyber (PEC) et d’un accord de partenariat entre la DGA et le monde académique depuis 2014, le territoire dispose déjà d’un solide écosystème technologique et universitaire dans ce domaine. A titre d’exemple, l’installation il y a un an à Rennes du Commandement de la cyberdéfense (Comcyber), parachevée ce 17 décembre 2020 par François Lecointre, chef d’état-major des armées. De son côté, l’Université Bretagne Sud qui chaque année forme plus de 300 étudiants aux métiers de la cybersécurité et cyberdéfense. Afin de combler les besoins d’un secteur ou le nombre de postes non pourvus est estimé à 10 000 environ, la région et ses partenaires multiplient les actions pour valoriser les métiers de la sécurité informatique et ainsi faire émerger de nouvelles vocations.
Parmi celles-ci, le lancement depuis la rentrée 2020 de la Cyberschool, une formation en cybersécurité axée sur la recherche, dès le master. Portée par l’Université de Rennes, l’école propose des cours en cryptographie, droit et protection de la vie privée, IA et sécurité, matériel et systèmes embarqués. Sont également enseignées, les méthodes formelles du secteur ainsi que la sécurité des logiciels et des systèmes. L’objectif affiché : 600 étudiants diplômés annuellement. Au rang des initiatives visant à former des profils qualifiés, l’ouverture à Brest d’un mastère spécialisé en cybersécurité des systèmes maritimes et portuaires a été réalisé en octobre 2020. Cette spécialisation est soutenue par l’Ensta Bretagne, l’Ecole Navale, l’IMT Atlantique et l’ENSM (Ecole Nationale Supérieure Maritime). Brest métropole prend une part active dans la co-création du centre national de coordination, qui réunit un grand nombre d’acteurs du domaine maritime autour d’une cyber sécurité dédiée.
Féminiser les métiers de la cybersécurité
Sollicitée par Rennes Métropole, l’association We Ker, chargée de l’insertion sociale et professionnelle de jeunes 16 à 25 ans sorties du système scolaire, veut casser les aprioris sur les métiers de la cybersécurité auprès de la population féminine. Surfant sur la dynamique rennaise, l’organisme entend faciliter les échanges entre les recruteurs de la filière cyber et les acteurs de la formation, intermédiaires de l’emploi (APEC, PE…), jeunes, salariés en poste ou en reconversion. Lors du prochain printemps du numérique (du 7 au 23 avril 2021), aura lieu une présentation des métiers et des formations liées à la sécurité informatique.
Enfin, le réseau « Combattantes@numérique » est également né de la volonté de femmes ingénieures du numérique dans l’Armée, face au constat que les femmes ne représentent qu’une très faible partie des compétences dans le domaine de la cyberdéfense. Fruit de l’impulsion de la DGNUM, ce réseau est composé de plus de 70 femmes issues des filières numériques du ministère des Armées avec une représentation homogène de statuts -militaires, civils-, classes d’âge, filières et grades. En 2019 déjà, deux temps forts organisés à Paris puis à Rennes, ont permis à des ingénieures cyber en poste, de témoigner face à des publics d’étudiantes et de collégiennes pour les encourager à s’orienter davantage vers ces métiers.
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