Diminution de postes de titulaires, surcharge de travail, épuisement professionnel allant jusqu’à entrainer une alerte pour danger grave et imminent. Comme nous l’avions évoqué le 18 février dernier, les conditions de travail du personnel enseignant en première année de licence informatique à l’Université Paris 8 se dégradent depuis plusieurs années. Cette situation alarmante a conduit l’équipe pédagogique à se prononcer le 4 février dernier pour la suspension de la L1 à la rentrée de 2020. A l’annonce de cette fermeture, la présidence de l’Université Paris a démenti cette information en indiquant sur son site que la première année de licence d’informatique restait ouverte avec une capacité de 90 places, et serait en mesure d’accueillir, comme prévu, les nouveaux bacheliers à la rentrée 2020. « Celles et ceux qui feront le choix de cette formation peuvent être assurés que tous les moyens sont mis en œuvre, comme chaque année et comme pour toutes les autres formations, pour garantir l’accueil des étudiants et leur accès à l’ensemble des cours », avait précisé l’établissement, ajoutant que l’offre de formation figurait sur Parcoursup.
Ces déclarations posent question a l’heure où des enseignants de la L1 informatique dénoncent des conditions de travail ne leur permettant pas d’exercer convenablement leur mission au sein du service public d’enseignement supérieur et de recherche. « Cinq services d’enseignant temps plein sont à l’heure actuelle gelés, ce qui porte à seulement 22 le nombre de professeurs en L1 informatique », nous confie Jean-Jacques Bourdin, professeur des universités.« Or, dans le même temps, la capacité d’accueil est passée de 65 à 90 places », a-t-il précisé. Les cours n'étant pas dispensés en amphithéâtre mais par petits groupes : « Les classes sont surchargées et dans ce contexte, la situation n’est plus tenable, a moins que le rectorat décide d’ouvrir des postes de titulaires, ce qui ne figure pas à l’ordre du jour, ajoute-t-il.
Une situation préoccupante
L’enseignant parle en effet d’une équipe pédagogique à bout assurant en moyenne une centaine d’heures de service complémentaire (au-delà du service réglementaire de 192h) par enseignant titulaire, en plus du recrutement de plusieurs chargés de cours vacataires. Ces témoignages sont par ailleurs restés lettre morte. « L’actuel responsable de la licence Informatique, nommé en juillet, n’avait pas encore donné de cours dans notre licence et n’est pas venu à la réunion des enseignants », déplore Jean-Jacques Bourdin. Pour capter un maximum de cas avant que les situations ne s’aggravent, une procédure de droit d’alerte pour danger grave et imminent a été posée par le CHSCT de Paris 8 le 17 février dernier pour sept professeurs de la première année de licence informatique.
Cet article est consternant : il donne à penser que les professeurs du supérieur sont encore plus planqués et fainéants que ceux du secondaire ! Ce niveau d'incurie journalistique, dans une revue qui se prétend sérieuse, m'afflige.
Signaler un abusD'abord, pour être précis, il faudrait distinguer les heures (un enseignant-chercheur doit assurer 192 h équivalent TD ou HETD, mais une heure de cours magistral compte pour 1,5 HETD et 1 heure de TP compte pour 2/3 d'heure de TP, donc le volume horaire peut varier en pratique).
Ensuite, il y a l'encadrement des étudiants : en informatique, il y a beaucoup de travail en mode projet, ce qui implique beaucoup de suivi. C'est très chronophage.
N'oublions pas toutes les tâches administratives. Réunions diverses et plus ou moins utiles, échanges avec les partenaires, j'en passe et des meilleures.
Il y a enfin l'aspect recherche : souvent, les enseignants-chercheurs cherchent... pendant leurs vacances ! Mais qui dit recherche dit également séminaires, colloques, auxquels on assiste, mais auxquels on participe également : présentations, voyage, etc. Encore du temps.
Comme d'habitude, il serait bon que les gens qui n'y connaissent rien ferment leurs bouches et se renseignent. Quand ils comprendront mieux la façon dont cela se passe, ils auront une meilleure vue des avantages (supposés) et des inconvénients (qu'on perçoit rarement au premier abord). C'est agaçant, ce pays où tout le monde trouve que l'herbe est plus verte dans le champ d'à côté !
Signé : un enseignant du secondaire qui intervient un peu dans le supérieur, pour se changer les idées. Dernière remarque : puisque c'est la planque, venez, candidatez, on verra bien si vous êtes recrutés, et si vous l'êtes, combien de temps vous resterez ! Et ça vaut autant pour le secondaire que pour le supérieur...
En totale solidarité avec vous. Un certain nombre de commentaires laissent penser que puisque vous n’êtes pas à 35 heures, de quoi vous plaignez vous.? Ces commentaires viennent probablement de gens qui n’ont jamais enseigné à ce niveau. J’imagine que vous avez également des objectifs de publication... ce qui est assez chronophage. Bref les contrainte dans vos jobs sont fortes et les 192 heures équivalent TD , fixés par nos gouvernants sont assez contraignants. Bravo pour votre courage.
Signaler un abusRéponse à visiteur 13352 : .."Bonjour, Je fais parti des enseignants"... "parti ma révénou et yé n'ai pas sanzé" ou partie d'un ensemble d'enseignant... ?
Signaler un abusBonjour
Signaler un abusUne question toute aussi naïve. Dans votre article, vous parlez de 192 hde services + 100h soit 292 h répartis sur 32 semaines cela fait un peu plus de 10h par semaine. J'ai du mal à comprendre d'où peut provenir le mal-être ?
Bonjour,
Signaler un abusJe fais parti des enseignants concernés. Il y a plein de choses très mal formulées dans l'article, et d'autres qui sont fausses. Probablement pas ce que mon collègue visiblement interviewé a dit.
D'où sort le chiffre de 22 ? Nous ne sommes plus que 16. Ces 16 enseignant·es n'enseignent pas qu'en L1, nous avons deux autres années de licence et trois masters. Il y a aussi des cours d'informatique dans la licence de maths et certain·es d'entre nous interviennent également dans d'autres UFR de l'université.
-- Pablo Rauzy.
Bonjour,
Signaler un abusJe vous pris par avance d'excuser ma question naïve, il y a surement une erreur dans l'article ou une "reformulation" est peut-être nécessaire ?
On parle de 90 étudiants pour 22 professeurs soit environ 4 étudiants par professeur ? Mon calcul est sans doute simpliste mais j'ai du mal à comprendre la tension qui s'opère dans ce contexte, pouvez-vous apporter des précisions ?
Cordialement,
Gaël