Créée à l'initiative du Conseil général de l'Aube en 1994, l'Université technologique de Troyes (UTT) compte aujourd'hui 2 500 étudiants. Elle forme des ingénieurs en six branches, dont celles de l'informatique et des systèmes d'information, délivre des Masters en 11 spécialités et prépare aux diplômes de doctorants. 35% de ses étudiants en sortent diplômés en informatique et télécoms. Cette année, l'établissement a décidé de s'attaquer à différents chantiers. « L'un des points critiques porte sur le renforcement des liens avec les entreprises », a insisté Christian Lerminiaux, directeur de l'UTT, lors d'une conférence de presse. « L'Etat ne veut plus nous financer autant qu'auparavant. En conséquence, les collectivités locales ainsi que les entreprises devront prendre le relais », a-t-il ajouté. « Pour que ces dernières fassent le levier et acceptent de financer les établissements de l'enseignement supérieur, il faut être à leur écoute et adapter la formation à leurs besoins. Seule, une offre adaptée peut inciter les entreprises à investir. »
Autre préoccupation de l'école d'ingénieurs : la mobilité entrante et sortante du corps enseignant. « Même si l'enseignement supérieur a progressé sur ce point, on est loin du compte », a fait remarquer le dirigeant. « On voit trop peu d'enseignants chercheurs faire l'aller et retour entre l'entreprise et l'école. Pourtant, il est important que ces deux univers parviennent à se comprendre ».
Une méconnaissance des métiers
Le manque d'intérêt des étudiants pour les PME a également fait réagir Christian Lerminiaux. « Les entreprises de taille moyenne peinent à attirer les jeunes, » note-t-il. « Ils leur préfèrent les grands groupes, y compris pendant leurs périodes de stages car on leur conseille pendant toute la durée de leurs études de les éviter ». Pour le directeur de l'UTT, il existe deux grands types de PME. D'un côté, les structures de type familiales qui raisonnent sur du court terme, au sein desquelles le dialogue est difficile à établir et qui recrutent des profils d'ingénieurs ayant une vision transversale du métier. De l'autre, des entreprises dirigées par des visionnaires qui exportent et qui, par manque de ressources, ont des difficultés à se développer. Tisser des partenariats avec les PME et développer la formation par la voie de l'apprentissage pourrait contribuer à faire changer la donne, estime Christian Lerminiaux.
Enfin, sur l'aspect compétences, le représentant de l'UTT pense que les ingénieurs ne doivent pas se cantonner aux connaissances scientifiques et techniques et qu'ils doivent être des cadres capables d'évoluer. « Il faut les responsabiliser dès le départ », recommande- t-il. « Par ailleurs, il faut savoir que 70% des étudiants se dirigent vers les métiers de l'ingénierie sans les connaître en suivant les conseils de leurs parents ou de leurs professeurs. Pendant les deux premières années d'études, nous devons leur expliquer quels sont les différents métiers. En outre, depuis cette année, une UV de sociologie permet aux futurs ingénieurs d'apprendre à penser différemment ». Reste que pour Christian Lerminiaux, on manque actuellement de matière grise. « En France, on forme 31 000 ingénieurs par an, or il en faudrait 50 000 pour pouvoir répondre aux besoins des entreprises », conclut-il.
L'UTT veut renforcer ses liens avec les entreprises
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Réaction
L'Université technologique de Troyes (UTT) estime que l'enseignement supérieur doit se rapprocher des entreprises via une offre de formation adaptée pour qu'elles contribuent à son financement. L'établissement veut également inciter les enseignants chercheurs à être mobiles et souhaite aider les PME à trouver les profils qu'elles recherchent en misant sur l'apprentissage.
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Je ne fais aucun souci pour l'UTT (et ses cousines UTBM et UTC), c'est une excellentes école avec de bons diplômes à la sortie, pour ce qui est du financement elle saura trouver des partenaires de choix.
Signaler un abusPour ce qui est des stages et des PME, c'est aussi un travers très français que de mettre en avant exclusivement les grandes entreprises et les grands groupes (et ne pas apprécier tant que ça l'entrepreneuriat), et c'est effectivement un fait que les PME peinent à attirer des diplômés. Ce n'est pas propre à l'UTT ou autres écoles d'ingénieurs, les étudiants de toutes les formations post-bac (je pense aux DUT) recherchent en priorité leur stage dans des grands groupes. Et à moins d'avoir un bon contact dans une grande entreprise, ce n'est qu'ensuite qu'ils se rabattent vers les PME.