Comme en 2007, la plupart des organisations d'entreprises du numérique voulaient profiter des élections présidentielles pour, non seulement, se faire entendre, mais engager les candidats sur le numérique. Avec plus d'arguments. Peine perdue, le made in France fait flores, la mondialisation et les financiers sont montrées du doigt. Bref, même si, avant la campagne, plusieurs candidats semblaient à l'écoute, depuis son ouverture, les entreprises du numérique ont la désagréable impression d'être blacklistées.
Elles ont également compris, mieux vaut tard que jamais, que leur situation devenait intenable. A quelques arguments près, leurs positions se rejoignent sur de nombreux points : la formation, la stabilité fiscale et juridique, le numérique comme atout pour la modernisation de l'Etat et la compétitivité du pays.
« Une réunion a suffi »
Treize organisations se sont donc rencontrées. « Une réunion a suffi, nous étions d'accord, quelques conf call plus loin nous avons abouti à un texte commun » nous précise Guy Mamou-Mani, Président du Syntec Numérique. Chacune des organisations pourra parler au nom de toutes. Pas de porte-parole, pas de formalisme juridique ou autre, une enseigne commune, l'Union du Numérique, et un suivi des candidats. « On fera un point régulier, sans doute tous les quinze jours de l'avancement des candidats sur nos sujets, il ne s'agit pas de noter mais de constater leurs positions à partir d'une grille de lecture qui leur sera soumise» souligne Guy Mamou-Mani.
« Les 13» estiment représenter 1,5 million d'emplois. « Unis, nous aurons un effet volume pour interpeller les candidats, qui ne s'intéressent pas assez au numérique » remarque Loïc Riviere, délégué général de l'Afdel. D'autres organisations sont les bienvenues.
(*) Acsel (vente en ligne), Afdel (éditeurs de logiciels), Apeca (démat), Crip (responsable infrastructure et production), Eurocloud (éditeurs du cloud), Fevad (e-commerce), FFT (opérateurs de télécoms), Forum Atena (télécoms et sécurité), Renaissance Numérique (think tank), Sfib (constructeurs), Snjv (éditeurs de jeux en ligne), Syntec Numérique, Systematic (pôle de compétitivité).
L'Union du Numérique, un front commun auprès des candidats à la présidentielle
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Parties en ordre dispersé pour convaincre les candidats aux présidentielles du poids et de l'avenir de leurs professions, les entreprises du numérique ont rapidement déchanté. Elles ont changé de méthode, en signant un appel commun, en voulant faire de l'« Union du Numérique » un interlocuteur commun et un aiguillon.
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L'avenir du numérique passe aussi par un enseignement de culture générale en informatique
Signaler un abusUn enseignement de spécialité optionnel « Informatique et Sciences du numérique » en Terminale S entrera en vigueur à la rentrée 2012. Cette création est une première réponse, qui en appelle d'autres, à la question de la culture générale scientifique et technique au 21è siècle.
L'informatique est partout. Dans la vie de tous les jours de tout un chacun. Elle est la forme contemporaine de l'industrialisation. Or, concernant l'enseignement de l'informatique, le rapport Stratégie nationale de recherche et d'innovation, SNRI, faisait en 2009 le constat que « la majorité des ingénieurs et chercheurs non informaticiens n'acquièrent pendant leur cursus qu'un bagage limité au regard de ce que l'on observe dans les autres disciplines. » La « réindustrialisation » suppose une forte compétence globale en informatique. Les débats de société sur les transformations qu'elle engendre se multiplient : Hadopi, libertés numériques, neutralité du Net... Il y a donc un triple enjeu : former l'homme, le travailleur et le citoyen, à savoir les missions traditionnelles de l'Ecole.
La question se pose de savoir quelles sont les représentations mentales opérationnelles, les connaissances scientifiques et techniques qui permettent à tout un chacun d'être en phase et en prise sur la société dans laquelle il vit. Sans risque de se tromper, on peut affirmer que « cliquer sur une souris » et utiliser les fonctions simples d’un logiciel ne suffisent pas à les acquérir, loin de là.
Si les sciences physiques sont devenues discipline scolaire c'est parce qu'elles sous-tendent les réalisations de la société industrielle. Dans les débats sur l'énergie nucléaire ou les OGM, le citoyen peut s'appuyer sur ce qu'il a appris au collège et au lycée en sciences physiques et en SVT. Lors des votes sur la transposition de la directive européenne DADVSI et de la loi Hadopi, s’il fut abondamment question de copie privée, de propriété intellectuelle, de modèles économiques…, ce fut sur fond d’interopérabilité, de DRM, de code source, de logiciels en tant que tels. Dans un cas comme dans l’autre on n’a pu que constater un sérieux déficit global de culture informatique largement partagé. L'informatique est l'une des trois grandes sciences contemporaines. Le monde devient numérique...
La conséquence en est que l'informatique devient, et doit devenir davantage, discipline en tant que telle, composante de la culture générale scolaire. En effet, l'approche pédagogique selon laquelle on peut donner une culture informatique par les utilisations dans les autres disciplines enseignées par le B2i), d'une manière exclusive, s'est révélée être un échec. Un échec prévisible d'ailleurs : imaginons que l'on supprime le cours de mathématiques et qu'alors les entiers relatifs soient traités en histoire à l'occasion de l'étude de la période avant-après JC, et les coordonnées en géographie quand on parle de longitude et de latitude ! Et pourtant c'est ce que l'on a fait avec l'informatique.
L'informatique objet et l'informatique outil pédagogique sont complémentaires et se renforcent mutuellement. L'informatique fait évoluer les objets et les méthodes des autres disciplines (voir par exemple les enseignements techniques et professionnels ou les sciences expérimentales avec l'EXAO et la simulation). Elle est un outil de travail personnel et collectif des enseignants et des élèves, de la communaité éducative. Mais elle aussi discipline scolaire, modalité pédagogique incontournable pour donner à tous les élèves l'indispensable culture générale en la matière.
Association Enseignement Public et Informatique (EPI)
http://www.epi.asso.fr
bureau@epi.asso.fr
20 mars 2012
Ces organisations se regroupent-elles pour mieux faire entendre la "voix du numérique"… ou pour être les seules à se faire entendre ?
Signaler un abusRéaction du MUNCI : http://munci.org/Collectif-d-organisations-du-numerique-vers-une-pensee-unique-du-numerique