L’affaire du départ/réintégration de Sam Altman au sein d’OpenAI à la fin de l’année 2023 n’en finit plus de faire des vagues. Aujourd’hui, c’est la Commission européenne qui au détour d’un appel à contribution sur la concurrence dans les mondes virtuels et l’IA générative glisse une petite phrase qui fait parler. « La Commission européenne vérifie si l'investissement de Microsoft dans OpenAI peut faire l'objet d'un examen au titre du règlement de l'UE sur les concentrations », peut-on lire dans un communiqué de presse.
Pour mémoire, à la fin novembre, le conseil d’administration d’OpenAI a décidé de limoger le fondateur de la start-up Sam Altman de son poste de CEO. Cette décision a déclenché d’intenses tractations de la part de Microsoft qui a décidé d’investir 10 Md$ dans la société développant ChatGPT. Au final, Sam Altman est revenu à son poste et la nomination d’un nouveau conseil d’administration. La semaine dernière Microsoft a obtenu un poste d’observateur sans droit en la personne de Dee Templeton.
Une participation dans OpenAI scrutée par les régulateurs
Ces tribulations et la participation de Microsoft à hauteur de 49% dans OpenAI semblent avoir éveiller l’intérêt des régulateurs en charge de la concurrence. Le mois dernier, l’autorité britannique a lancé une enquête pour déterminer si les deux sociétés se trouvent dans une « situation de fusion pertinente ». Son invitation à commenter s'est clôturée le 3 janvier, mais la procédure d'examen reste en cours.
Par ailleurs, l’Office fédéral allemand des cartels (FCO) a également examiné le lien entre les deux. L’automne dernier, quelques semaines seulement avant l’éviction surprise et le retour rapide d’Altman, le FCO a conclu que la « coopération » entre OpenAI et Microsoft n’était pas « actuellement » soumise au contrôle des fusions. Mais il a également averti à l’époque : « Si Microsoft devait accroître son influence sur OpenAI à l’avenir, il faudrait réexaminer s’il existe une obligation de notification en vertu du droit de la concurrence. » Il faudra donc attendre l’enquête de la Commission européenne pour savoir si les relations entre OpenAI et Microsoft tombent sous le coup du règlement sur les concentrations. L’institution européenne pourrait alors proposer des aménagements à cette relation.
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