Une étape supplémentaire dans l’enquête menée par la Commission européenne après la plainte déposée par Slack en 2021 (puis une seconde en 2023 par Alphaview) concernant la vente liée de Teams avec la suite Office en mode SaaS de Microsoft. L’institution communautaire vient en effet de publier les résultats de son enquête et son avis préliminaire sur cette affaire. Après enquête des équipes de la direction générale de la concurrence, la Commission soupçonne fortement Microsoft d’abuser de sa position dominante en regroupant son outil de collaboration avec ses suites bureautiques Office 365 et Microsoft 365, basées sur le cloud, destinées aux entreprises.
Dans son avis, l’exécutif bruxellois déclare craindre que « depuis au moins avril 2019, Microsoft lie Teams à ses principales applications de productivité SaaS, restreignant ainsi la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration et protégeant sa position sur le marché des logiciels de productivité et son modèle centré sur les suites contre les fournisseurs concurrents de logiciels individuels ». Il observe par ailleurs que la politique de Microsoft a pu « conférer un avantage en matière de distribution » et qu’il a pu être aggravé « par les limitations de l'interopérabilité entre les concurrents de Teams et les offres de Microsoft ».
Une dissociation jugée insuffisante
Pourtant, Microsoft sentant le vent d’une enquête antitrust se rapprocher avait annoncé en août 2023 la dissociation de Teams à Office en Europe. L’éditeur a ensuite généralisé cette séparation en avril dernier au monde entier. Néanmoins cette décision est jugée « insuffisante » par la Commission européenne et enjoint Microsoft à « apporter davantage de modifications à son comportement pour rétablir la concurrence » sans donner plus de précision. On sait que plusieurs acteurs comme Google Cloud ou AWS militent activement pour proposer des packages Office ou Microsoft 365 depuis leurs plateformes.
La parole est maintenant à la défense et la firme de Redmond va pouvoir répondre aux griefs de la Commission. Cette dernière pourra alors s’il existe des preuves suffisantes de l’existence d’une infraction infliger une sanction pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel mondial.
Au delà de teams il faudrait également que la commission se penche sur les pratiques de Microsoft et d’autres éditeurs américains pendant les négociations avec ses clients. Envoi au compte goûte d’informations pendant la nego. Signatures forcées au dernier moment pour faire accepter des augmentations tarifaire sans possibilité de négociation sous menace de perte des souscriptions.
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