Chargée de prévenir les conflits armés, garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales ou encore de veiller au respect de la démocratie, l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est sur tous les fronts. Notamment en Ukraine où des observateurs de cette institution, réunissant 57 états membres, sont présents et ont d'ailleurs dernièrement fait remonter plusieurs violations de cessez-le-feu dans la région de Donetsk. C'est dans le contexte militaire tendu - malgré les accords de paix de Minsk signés en février 2015 - du conflit opposant la Russie et l'Ukraine, et dans lequel les gouvernements français et allemand tentent de jouer tant bien que mal les médiateurs, que cette cyberattaque a été révélée.
Selon notre confrère du quotidien Le Monde et l'agence de presse Reuters, l'OSCE aurait en effet été visée par une intrusion informatique, fin octobre, début novembre. « Des pirates se sont introduits dans ses ordinateurs en profitant de failles sur un logiciel et sur le système d’exploitation utilisés par l’organisation », indique Le Monde. La sécurisation a semble-t-il été renforcée depuis : « Les systèmes sont sûrs maintenant. Nous avons sécurisé entièrement de nouveaux systèmes de sécurité et mots de passe », a appris de son côté Reuters.
L'OSCE pas près de mener l'enquête sur la cyberattaque
L'origine de cette attaque n'a pour l'instant pas été confirmée. Mais de forts soupçons portent aujourd'hui sur le groupe de hackers russes APT28 (aussi connu sous le nom de Pawn Storm, Tsar Team, Fancy Bear ou encore Sednit). Ce dernier est loin d'être un parfait inconnu puisqu'il pourrait bien également être au coeur de l'affaire du piratage de TV5 Monde d'avril 2015. Pour autant, l'OSCE ne semble pas vraiment pressée d'éclaircir ce mystère : « Nous n'avons pas la capacité de conduire une telle enquête et nous ne voulons pas spéculer », a indiqué une porte-parole de l'institution à Reuters. Il faut dire que l'OSCE marche sur des oeufs et qu'elle ne veut sans doute pas risquer de froisser la Russie avec qui les relations sont délicates. « La Russie, qui a déjà annoncé vouloir retirer sa signature du traité fondateur de la Cour pénale internationale, pourrait tenter de convaincre son opinion publique, en orchestrant la fuite des données volées à l’OSCE, que cette dernière, financée majoritairement par l’Ouest, est hostile aux intérêts russes. Ce qui légitimerait un désengagement russe de l’organisation », croit savoir notre confrère du Monde.
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