Les syndicats d’IBM France ont protesté en bloc jeudi dernier contre le projet de réduction d’effectifs annoncé en avril dernier par la direction de l’entreprise. En cause, des licenciements secs évoqués par l’entreprise qui s’apprête à supprimer 360 postes sur le petit millier de salariés employés dans l’entité GTS (Global Technical Services) qui est spécialisée dans les services aux clients, et en particulier sa division IS (Infrastructures Services). Selon l’Unsa, premier syndicat chez IBM France, le recours à des coupes franches serait ne première dans l’histoire d’IBM France. « En réaction, la mobilisation a particulièrement été suivie à l’échelle nationale avec 700 IBM’ers rassemblés au niveau national, à Nice, Clermont- Ferrand, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Orléans, Nantes et Marne la vallée, ainsi que par les salariés du siège d’IBM qui étaient 400 à répondre à notre appel », a indiqué Pierry Poquet, délégué syndical central Unsa. Selon le syndicaliste, le plan de sauvegarde de l’emploi commencera par du volontariat mais, compte tenu de nombre de postes à supprimer et du profil des métiers visés, il se terminera par des départs contraints.
Pour l’intersyndicale CFE-CGC, CGT, FO, UNSA, CFTC, CFDT d’IBM France. Selon un tract, « les catégories professionnelles décrites par la direction dans ce plan n'en sont pas. Ces définitions permettent à la direction de supprimer les postes de personnes qui sont ciblées notamment pour les « technical services ». Lors de la présentation du Plan prévisionnel Triennal dans le cadre de la GPEC en décembre 2015, les catégories professionnelles décrites dans ce PSE n'existaient même pas. » De plus, le PSE devrait toucher un certain nombre de salariés de l’entité Digital Sales entraînant leur mutation forcée d'Orléans à Paris.
Externalisation d'une centaine de secrétaires chez Manpower
Dans le même temps, l’intersyndicale dénonce un projet d’externalisation d’activité, qui se traduira par la délocalisation d’une centaine de secrétaires de direction IBM à la société d’intérim Manpower et permettra à l’entreprise de réduire ses couts de 30%. « Ce projet s'intègre dans la stratégie de délocalisation des activités d'IBM des pays d'Europe de l'Ouest vers ceux d'Europe de l'Est, où le prix moyen du travail est plus faible. », déplore Pierry Poquet. Pour le représentant syndical, il est inévitable que la pérennité des emplois ne pourra être garantie chez IBM France, de nombreux métiers qualifiés étant menacés par des spéculations sur les coûts du travail et par l’accroissement des profits en délocalisant les activités dans des centres de compétences situés dans les zones nearshore et offshore de Big Blue. D’autant plus que la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) d’IBM France prévoit de supprimer au moins un millier de postes de fin 2014 à fin 2018. En conséquence, l’intersyndicale compte appeler à une nouvelle mobilisation dans les semaines qui viennent.
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