Selon un article du Daily Telegraph qui ne cite pas ses sources, le ministre iranien des Télécommunications Reza Taghipour a profité d'une conférence donnée le week-end dernier à l'Université Amir Kabir pour réaffirmer la volonté du gouvernement de mener son projet de vaste intranet national. Son but ? « La mise en place de ce réseau national du renseignement va permettre de protéger les précieux renseignements de notre pays et de faire en sorte qu'ils ne soient pas accessibles à des puissances étrangères », aurait déclaré le ministre. Celui-ci visait spécifiquement les tentatives faites par certains pays pour pirater ses systèmes nationaux.
Pour ceux qui savent de quoi sont capables Stuxnet, Duqu et le récent malware Flame, la paranoïa de l'Iran en matière de cyber attaque est loin d'être surdimensionnée. Et ce n'est un secret pour personne que le pays est en plein dans la ligne de mire des agences de renseignement étrangères. D'après les projets évoqués par les Iraniens dans le passé, le système envisagé ressemble à une version du grand pare-feu mis en place par la Chine, mais avec moins de points de pénétration. Cela ne protégera pas les infrastructures du pays d'ennemis distants indélicats, car les intranets ne sont pas des barrières hermétiques et sont tout aussi susceptibles d'être piratés, notamment si les attaques sont lancées depuis l'intérieur du pays.
Mieux contrôler les dissidents
Par ailleurs, et ce n'est pas un hasard, cet Intranet découplé de l'Internet rendra également plus facile le contrôle des dissidents à l'intérieur du pays, puisqu'ils seront obligés de passer par cette infrastructure sous contrôle de l'État pour communiquer avec le monde extérieur. Pour certains, c'est même la principale motivation de ce réseau.
Le thème de l'isolement est une solution brandie de manière récurrente par les technocrates iraniens. Dans le passé, le pays avait proposé de développer son propre système d'exploitation pour PC afin de ne pas dépendre des systèmes d'exploitation occidentaux et l'Iran voulait même créer son propre logiciel antivirus. La plupart de ces projets semblent très idéalistes, notamment parce qu'une partie de la menace vient de gens qui n'aiment pas le régime, donc de l'intérieur du pays lui-même. Pour l'instant l'Iran a commencé à bloquer les sites qui utilisent la sécurité SSL, comme Facebook et Twitter, et a interdit l'usage de Gmail.
L'Iran veut se protéger des cyber attaques en créant un intranet national
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Réaction
L'Iran semble vouloir se dépêcher de mettre à exécution son projet d'isolement numérique et d'établir un «réseau national d'information » qui pourrait déconnecter de l'Internet certains systèmes gouvernementaux critiques.
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