Datadog peut se vanter d’avoir réussi l’une des plus belles IPO du mois au Nasdaq, le 19 septembre dernier. Spécialisée dans la gestion de la performance applicative, un marché particulièrement porteur à l’heure de la migration des applications dans le cloud, la société fondée en 2010 par les Français Olivier Pomel et Alexis Lê-Quoc installés à New York, est parvenue à lever 648 millions de dollars lors de cette introduction en bourse, alors qu’elle tablait initialement sur 100 M$ lors du dépôt de son dossier à la SEC. Cette introduction réussie vaut à l'éditeur de logiciels d'APM d’être valorisé à plus de 10 milliards de dollars.
Une partie des équipes de Datadog s'était déplacée au Nasdaq le 19 septembre. L'entreprise réunit un peu plus de 1 200 employés dans 24 pays, dont la moitié en France et un tiers aux Etats-Unis. (Crédit : Datadog)
Datadog a mis en vente 24 millions d’actions, soit environ 8% du capital. Le titre DDOG, introduit à 27 dollars, soit bien au-dessus des 19 à 22 $ prévus au départ, a terminé sa première journée de cotation à 37,55 $, soit un bond de 39%. Au cours de la journée, l'action a même enregistré un pic à 40,65 $ (+49%). Elle est aujourd’hui cotée entre 34 et 36$ (dernière cotation hier à la clôture de la bourse). Une belle réussite pour une entreprise dont le chiffre d’affaires a doublé entre 2017 et 2018 pour atteindre 198 M$ en 2018 et progressé de 79% sur les six premiers mois de l’année à 153,3 M$. Selon le site financier Seeking Alpha, la société a engrangé 266 M$ sur les 12 derniers mois. L’actuelle valorisation est 37 fois supérieure. En tablant sur un taux de croissance de 60% sur les 12 prochains mois, le chiffre d’affaires estimé atteint 426 M$, soit 24 fois la valorisation actuelle.
Introduite sous l'acronyme DDOG, l'action de Datadog est actuellement cotée à 34,50 $ au Nasdaq, à la clôture du 24 septembre 2019. (ci-dessus sur Yahoo Finance)
Une technologie convoitée sur un marché concurrentiel
Les investisseurs n’ont pas été les seuls à s’intéresser à cette plateforme de monitoring et d’analyse des applications cloud destinée aux développeurs, aux équipes IT opérationnelles et aux utilisateurs métiers. Juste avant l’introduction en bourse, Cisco, numéro 1 des solutions réseau, a cherché à racheter l’éditeur de solutions APM (comme il l'avait fait en 2017 pour AppDynamics, autre spécialiste de l'APM, la veille de son IPO) en lui proposant 7 milliards de dollars, mais celui-ci a rejeté son offre. Il reste encore de nombreux acteurs indépendants sur le marché de l'APM, à côté des grands généralistes et fournisseurs de services cloud comme AWS. Parmi les principaux concurrents de Datadog figurent des éditeurs tels que New Relic, Dynatrace, Sysdig, SolarWinds ou encore Splunk qui vient de s’offrir dans ce domaine SignalFx qui surveille en temps réel les applications natives cloud conteneurisés. Un acteur comme Elastic a également développement son offre dans cette direction. Une partie de ces spécialistes a d'ailleurs profité de la réussite de Datadog. Le jour de l'IPO, l’action d’Elastic a ainsi pris 2,4%, celle de Dynatrace 2,5%, celle de New Relic 4,5% et celle de Splunk 5,6%.
En juillet dernier, Datadog a réuni 1400 partenaires et utilisateurs à New York sur sa conférence Dash. Au cours de celle-ci, l’éditeur a lancé sa solution Network Performance Monitoring, d’abord accessible en beta privée. Le logiciel fournit une visibilité multi-cloud dans les flux réseaux de façon granulaire, permettant d’agréger et monitorer ces données en utilisant l'ensemble des tags disponibles dans la plateforme Datadog.
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