Alors que sept cadres sur dix sont amenés à travailler hors du bureau de manière occasionnelle voire régulière, à peine une entreprise sur dix aménage pour eux l'accès à l'e-mail nomade. Signe, parmi d'autres, du retard pris par les entreprises européennes dans l'analyse et la prise en compte des nouveaux comportements et modalités de travail induits par l'usage intensif des technologies de l'information. D'où le signal d'alerte tiré conjointement par Xerox et le cabinet Forrester Research, comme suite à l'étude menée auprès de 1600 entreprises de 16 pays européens: il est grand temps pour les employeurs de miser sur de meilleures conditions d'accueil des jeunes générations de cadres, déjà rompues aux conséquences de l'accès à l'information instantanée. Faute de quoi, les entreprises s'exposent au risque de perdre rapidement la face, y compris vis-à-vis de leurs clients, fournisseurs et partenaires. En effet, selon l'étude Xerox-Forrester, au delà de l'accès à un portail d'entreprise et de l'impression sur papier sans limitation dont font mention 61% des entreprises, rares sont les sociétés qui ont d'ores et déjà intégré dans leur fonctionnement les moyens de tirer partie de cette flexibilité accrue. La collaboration via le web, avec les fournisseurs et partenaires pour le développement de produits et services, n'est le fait que de 39% des entreprises. Et si 59% des firmes disent avoir un site Web pour assister leurs clients, 15% seulement d'entre elles proposent un contenu à valeur ajoutée destiné à renforcer les contacts en ligne. Et ce, même si un début de prise de conscience fait que 91% des cadres interrogés reconnaissent les différences dans le style de collaboration des nouvelles générations. Multitâches, habitués à recevoir et à traiter des informations de sources diverses, avec une prédilection pour le travail collaboratif sans hiérarchie, les générations montantes de cadres devraient inciter les entreprises à rompre avec leur "dyslexie numérique". Certains secteurs d'activité (le secteur financier, par exemple) et certains pays (Portugal) semblent plus avancés que d'autres dans cette prise de conscience. Pour autant, le constat d'ensemble est sévère. "Les méthodes de travail, les relations clients, les processus métiers ne correspondent pas aux attentes des jeunes professionnels", résume Richard Peynot, senior analyste de Forrester. Miser sur l'informatique sociale L'informatique sociale ("social computing") que les analystes de Forrester définissent comme "une structure sociale dans laquelle la technologie place le pouvoir entre les mains de communautés" et qui souligne l'importance prise par la médiatisation de la relation entre l'entreprise et son écosystème (clients, fournisseurs, partenaires, concurrents) mais aussi de l'interaction entre salariés, n'est pas encore une réalité admise par les employeurs. Loin s'en faut. "La majorité des décideurs actuels n'a pas grandi avec les blogs, PDA, webcasts, et autres outils totalement nouveau pour eux. Il leur faudra du temps pour s'adapter", reconnaît Jacques Guers, pdg de Xerox France. En revanche, préparer le terrain pour et par les jeunes générations peut se faire dès à présent. Le tandem Forrester-Xerox recommande notamment trois pistes possibles: 1) miser sur la possibilité de "jouer" avec les nouvelles technologies, à ceux qui, déjà habitués à aborder par eux-mêmes les usages des nouvelles technologies, peuvent suggérer comment ceux-ci pourraient être utiles à l'entreprise; 2) lancer des expériences de collaboration, d'acquisition et de partage des connaissances (communautés axées sur la pratique, jeux de groupe, forums); 3) introduire rapidement de nouvelles technologies dans certains processus métiers. La DRH étant, à cet égard, une fonction-cobaye toute désignée. Au delà des modalités de recrutement, déjà largement transformées par le web, pour Xavier Farret, DRH de Xerox France, à la tête d'un service supervisant la gestion d'une population de commerciaux et technico-commerciaux, cela passe notamment par un suivi beaucoup plus interactif, au fil de l'eau, des salariés, en relation directe avec leurs équipes.
L'interactivité au sein des entreprises en retard sur les pratiques des jeunes générations
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