En attendant l'arrivée et (surtout) la démocratisation de l'informatique quantique et sa surpuissance de calcul, entreprises et chercheurs ont tout de même besoin de toujours plus de capacité d'analyse. C'est pourquoi le centre de recherche de l'école d'ingénieur IMT (Institut Mines-Telecom) Atlantique lance le projet Hydda. L'objectif : développer une plateforme associant cloud et HPC pour répondre à ces besoins de calculs lourds des entreprises et instituts de toutes tailles, et ceci à moindre coût.
Le projet associe l'école d'ingénieurs à des partenaires variés. Deux grands groupes industriels (Atos et Dassault Aviation), une PME (EasyVirt), l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO) et le Laboratoire d’informatique de l'université Grenoble-Alpes). Signé pour une durée de 3 ans, il s’inscrit dans le cadre du Fonds national pour la Société Numérique du Programme des Investissements d’avenir (PIA). C'est Jean-Marc Menaud, professeur au département Automatique, Productique et Informatique de l'IMT Atlantique, qui coordonne le projet Hydda.
Trois cas d'études dans la santé, l'aviation et les datacenters
Le but est de concevoir une solution logicielle simple d’utilisation permettant d’héberger des composants applicatifs à la fois typés Cloud et HPC, unifiant dans une même logique le HPCaaS et le IaaS. Il s’agit d’offrir des ressources à la demande en gérant aux mieux les ressources de ces plateformes (CPU, RAM, disque, énergie, etc.) afin de proposer des solutions économiques (financièrement et énergétiquement) et accessibles à des structures de toute taille (start-ups, PME et ETI notamment).
Trois cas d'études vont être réalisés dans trois secteurs. D'une part, une application de santé portée par ICO qui est utilisée quotidiennement dans la recherche contre le cancer. Le but est de raccourcir le temps de séquençage du génome d’un patient et son réalignement avec un génome de référence, qui prend environ 12 heures actuellement. Les mêmes problématiques vont être étudiées, d'autre part, pour une application aéronautique de Dassault Aviation qui détermine et analyse les perturbations aérodynamiques autour de l’avion en cours de conception ; et enfin pour l’application de prédiction de pannes en datacenter portée par la PME nantaise EasyVirt.
Offrir ce que les fournisseurs traditionnels ne peuvent pas proposer
Ces trois applications ont des besoins ponctuels de puissance qui ne justifient pas forcément de lourds investissements dans un cluster. C'est justement la raison d'être du projet Hydda qui veut permettre aux acteurs de déployer simplement des applications big data et de les héberger sur des infrastructures hybrides (Cloud+HPC) privées. « Les offres proposées par les grands fournisseurs cloud - Amazon EC2, Google Compute Engine et Microsoft Azure – ne sont pas forcément adaptées aux applicatifs HPC spécifiques », explique l'IMT Atlantique dans un communiqué. « Soit en raison de l’impossibilité d’atteindre des performances optimales, faute de pouvoir optimiser le code pour des matériels précis (tels que les GPU) ; soit pour des contraintes légales (confidentialité des données médicales par exemple) ou de sécurité (secret industriel notamment) qui interdisent de déporter les traitements chez un hébergeur public. »
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