L'avancée rapide des plateformes d’IA suscite à la fois enthousiasme et inquiétude quant à l'impact potentiel de ces dernières sur les emplois. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’entreprise de services IT Avanade auprès de plus de 3 000 chefs d'entreprise et responsables informatiques. De portée mondiale, cette enquête a été réalisée dans divers pays (Australie, Brésil, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis), dont la France. L’analyse des données révèle une augmentation du sentiment de confiance des salariés quant à l'arrivée de l'IA dans leur entreprise. En effet, plus des deux tiers (68 %) des personnes interrogées estiment que ces plateformes contribueront à maintenir le nombre d'emplois au sein de leur organisation en 2024, avec une majorité qui prévoit même une augmentation des effectifs.
Convaincus des apports de l’automatisation, 93 % des sondés estiment qu’au cours de 12 prochains mois leur entreprise doit se tourner vers à un modèle opérationnel axé en priorité sur l'IA afin de rester compétitive. L’étude montre également que 65 % des employés admettent avoir une confiance mitigée dans le fait que les processus de gestion des risques de leur entreprise sont adéquats pour une intégration technique de l'IA générative. En France, le degré de confiance est de 36 % seulement.
La France est l'un des pays les moins confiants sur la gestion des risques posée par l'IA générative. (Source : Avanade)
Des craintes sur le déficit de formations
De même, l’adoption des IA génératives comme ChatGPT et d’autres avancées similaires devrait requérir une remise à niveau des compétences qui n'est pas suffisamment prise en compte. Plus de la moitié (56 %) des personnes interrogées jugent en effet que d’ici fin 2024, elles auront besoin de se recycler pour être en mesure de travailler avec des outils d'IA générative dans le cadre de leurs tâches au quotidien. Or, elles seraient insuffisamment équipées pour travailler avec ces outils, alors que 83 % jugent que les IA pourront impacter jusqu’à 20h de leurs tâches hebdomadaires. Par ailleurs, moins de la moitié des répondants affirment que leur organisation dispose de processus complets permettant de préserver les effectifs au fur et à mesure que la technologie évolue. Selon Avanade, les employeurs ne disposent donc pas de la bonne combinaison de talents qualifiés en matière d'IA pour atteindre leurs objectifs.
« Si les entreprises et les responsables informatiques sont enthousiastes à l'idée de générer de la valeur commerciale grâce à l'IA, les résultats reflètent les préoccupations croissantes que nous voyons émerger de la part des dirigeants et de leurs collaborateurs à l'échelle mondiale », analyse Florin Rotar, directeur AI chez Avanade, dans un communiqué. Selon lui, les entreprises doivent prendre des mesures pour former leurs effectifs aux compétences nécessaires pour une utilisation efficace de l'IA. Pour Jillian Moore, consultante au sein de l'ESN, la formation continue apparaît tout aussi essentielle pour que les effectifs puissent affiner leurs connaissances en la matière, préconise-t-elle en conclusion.
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