L'IA générative, un type d'intelligence artificielle capable de générer du texte ou d'autres contenus en réponse à des demandes d'utilisateurs, a vu sa popularité exploser ces derniers mois. Le lancement en novembre du ChatGPT d'OpenAI, un chatbot construit sur une puissante IA a conduit l’établissement bancaire Goldman Sachs à étudier les effets de ces technologies sur le marché du travail. Les résultats ont de quoi inquiéter les salariés. Sur la base d'une analyse menée auprès d’actifs aux États-Unis et en Europe, la firme estime en effet que l'IA générative pourrait impacter 300 millions d'emplois à temps plein sur les deux continents si les techniques d’automatisation se montrent à la hauteur des capacités qu'elles promettent. Citant une étude selon laquelle 60 % de la main-d'œuvre exerce des professions qui n'existaient pas en 1940, le rapport prévoit qu'un quart de toutes les tâches effectuées aux États-Unis et en Europe pourraient être automatisées par l'IA.
Dans la zone euro, les postes les plus concernés par un remplacement seraient les fonctions administratives, et du support (45%), les cadres et les métiers qualifiés comme le juridique (34 %), les techniciens (31%) et les dirigeants (29%). Du côté des secteurs européens plus impactés par ces IA, on trouve, les forces armées (22%), l’agriculture/forêt/pêche (21%), les services et soutien à la vente (15%), la fabrication (opérateurs/assembleurs) avec 7% et l’artisanat (4%). Les intitulés de postes ni les raisons de ces menaces sur l’emploi ne figurent toutefois pas dans ce rapport. A l’inverse, les professions les moins exposées seraient celles liées au nettoyage et à l’entretien, à l’installation et la réparation de matériels ainsi que les emplois du secteur de la construction.
Des métiers créés pour tester les chatbots
Bien que l'impact de l'IA sur le marché du travail soit susceptible d'être significatif, la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement menacés à l'automatisation et sont donc plus susceptibles d'être complétés que remplacés par l'IA, tempère le rapport. Environ 7 % des emplois américains pourraient être remplacés par l'IA, 63 % étant complétés par celle-ci et 30 % n'étant pas affectés par elle. Du point de vue des effets positifs, l’étude estime en parallèle que si l’IA générative est largement mise en œuvre, elle pourrait entraîner d'importantes économies de coûts de main-d'œuvre et générer d’autres emplois. D’ores et déjà, les techniques d’automatisation ont donné naissance à des nouvelles professions comme celle « d'ingénieur assistance », qui consiste à écrire du texte plutôt que du code pour tester les chatbots d'IA.
Selon l’institution bancaire, ces technologies, capables de créer des ressources par elles-mêmes, pourraient représenter une avancée majeure avec des effets macroéconomiques potentiellement importants. L'impulsion donnée à la productivité mondiale du travail pourrait également être significative sur le plan économique, et nous estimons que l'IA pourrait finalement augmenter le PIB mondial annuel de 7 %, concluent les analystes.
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