En 1993, Visa est devenu le premier réseau de paiement à utiliser des réseaux neuronaux pour calculer, en temps réel, le « risque » d'une transaction. A chaque paiement effectué depuis, le système s'est amélioré. L'an dernier 127 milliards d'opérations entre des commerçants et des institutions financières ont été traitées par l'entreprise. La capacité du système à repérer une occurrence douteuse serait maintenant si bonne qu'elle permettrait d'éviter 25 Md$ de fraude chaque année selon Visa.
L'organisme précise que son IA ne connaît pas le nom d'une personne ou ce qui a été acheté, mais qu'elle tient compte des activités et des habitudes d'achat antérieures pour établir un profil et « apprendre à quoi ressemble votre comportement d'achat type ». Les comportements de tous les utilisateurs de Visa sont regroupés en catégories telles que « achète de l'essence après le travail » ou « utilise son téléphone pour payer le train ». C'est cela qui permet à Visa de déterminer si une transaction s'écarte suffisamment des normes pour être considérée comme présentant un risque élevé de fraude.
500 attributs pour calculer les scores de risque
« Cela permet d'obtenir des informations plus rapides et plus approfondies grâce à des corrélations jusqu'alors inconnues », affirme la société. Les scores de risque, basés sur plus de 500 attributs, sont partagés avec la banque du titulaire du compte, qui doit ensuite décider d'approuver ou de refuser la transaction, voire de signaler les opérations pour un suivi. En plus d'être efficace pour repérer les paiements douteux, l'IA a également amélioré la confiance que les institutions financières peuvent avoir dans l'identification des bonnes transactions, même lorsqu'elles sont effectuées par des acheteurs nouveaux ou peu fréquents, ce qui réduit le risque de refus de cartes valables.
L'IA est fournie par l'intermédiaire de l'offre « Advanced Authorisation » de Visa, qui est utilisée par plus de 8 000 institutions financières dans 129 pays. Les scores de risque sont communiqués aux banques en une milliseconde environ, a ajouté la société. « L'un des défis les plus difficiles à relever dans le domaine des paiements est de distinguer les transactions effectuées par les titulaires de comptes des tentatives de fraude sans ajouter de frictions au processus », a déclaré Melissa McSherry, responsable mondiale des données, des risques et des produits et solutions d'identité chez Visa. « L'impact [de l'IA] sur la fraude a été immédiat. En trouvant le juste équilibre entre l'expertise humaine et l'innovation technologique, nous continuons à faire évoluer nos capacités au fur et à mesure que de nouvelles percées dans le domaine de l'IA élargissent le champ des possibles. »
Un taux de fraude sur les paiements au « plus bas niveau historique »
Avec la mise en lumière de ces 25 Md$, c'est la première fois que Visa révèle la valeur de la fraude qu'elle endigue chaque année. Le taux de fraude sur les paiements est à un « plus bas niveau historique », à moins de 0,1 %, selon la société. Celle-ci a confié à nos confrères de CIO Australie qu'elle s'attend à ce que ce taux soit réduit de moitié d'ici 2025, avec la collaboration du reste de l'industrie. La fraude reste le principal défi auquel font face les détaillants en matière de paiement, cité par 55 % des commerçants dans une étude réalisée par la National Retail Federation et Forrester.
Visa a par ailleurs annoncé cette semaine son intention de rejoindre la Libra Association, le groupe d'organisations qui régit la future cryptomonnaie de Facebook, prévue pour le premier semestre 2020. « Nous voyons une opportunité d'être une voix à la table et de fournir l'expertise à nos clients et à l'écosystème des paiements. Nous chercherons à apporter notre savoir-faire en matière de sécurité, d'interopérabilité et d'acceptation, tout en mettant l'accent sur la protection de la vie privée et la confiance », a déclaré Visa dans un communiqué hier.
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